SNUIPP : Sébastien Sihr plaide pour un syndicalisme ouvert, et pour une société ouverte à toutes les cultures
Paru dans Scolaire le mardi 07 juin 2016.
Sébastien Sihr s'apprête à passer la main. Le secrétaire général du SNUIPP indique en effet que "la nouvelle direction nationale" du syndicat FSU du 1er degré devra s'inscrire dans une volonté de travail "toujours plus collectif". Il le dit dans son discours d'ouverture du congrès qui se tient actuellement à Rodez, un propos souvent en demi-teinte. C'est ainsi par exemple, qu'il reconnaît que son organisation a "sensiblement reculé" lors des dernières élections professionnelles, mais il ajoute qu'elle a gagné "2 500 syndiqués de plus en 2 ans", dont "près de 1 400 juste pour cette année (scolaire)". Et il invite les militants à "proposer l'unité la plus large", à "rassembler le plus grand nombre"...
C'est de même un bilan contrasté de ces dernières années qu'il dresse. "En 2012, on a promis aux enseignants une refondation. Ce serait exagéré de dire que rien n'a été fait, notamment sur (les) salaires. Mais ce serait une imposture de parler de refondation car, au final, trop peu de changements dans notre quotidien (...) Certes des choses ont avancé (...), mais pas à la hauteur des besoins de notre école." Et le responsable de citer chacune des réformes engagées. Il évoque plus particulièrement la réforme des rythmes scolaires, pour laquelle "des choses doivent être améliorées" et, dit-il, "dans cette réforme, l'Education nationale a trop souvent perdu la main" tandis que "les difficultés financières, les contingences organisationnelles des communes ont trop souvent prévalu"... Il demande de plus "la fin des APC" (l'heure que les enseignants doivent consacrer à des activités pédagogiques complémentaires) et il considère que l'éducation prioritaire doit "être un laboratoire pour la transformation de l'école et pour l'amélioration (des) conditions de travail" des enseignants.
Cette vision en demi-teintes se retrouve à un niveau plus général. "Nous sommes à la croisée des chemins (...) Nous sommes confrontés à un choix de société", insiste-t-il avant de défendre "le droit à la culture, à toutes les cultures, le droit à la différence".