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La toute-puissance de certains chefs d'établissement pourrait freiner la réforme des collèges dans le privé (FEP-CFDT)

Paru dans Scolaire le mardi 31 mai 2016.

Comme elle le rappelait dans un courrier du 12 mai aux quelque 1 570 chefs d’établissement des collèges de l’enseignement privé catholique sous contrat, la FEP-CFDT (Formation et enseignement privé) n’a cessé "de poser des conditions pour que la réforme des collèges se mette en place de manière satisfaisante : préservation de l’emploi et des conditions de travail; accompagnement soutien et formation des personnels; participation des enseignants à la mise en œuvre de la réforme. Elle n'a été entendue que partiellement et elle va poursuivre son "action en lui donnant de l’écho".

Hier 31 mai, elle avait déposé un préavis de grève qui n'a été effectif que dans les académies de Lille et de Clermont-Ferrand où des pertes d’emploi sont avérées, alors qu’en d’autres endroits les dispositifs d’alerte ont "minoré les pertes" selon les termes de Bruno Lamour, le secrétaire général du syndicat qui a pu contrecarrer quelque peu "la toute-puissance du chef d’établissement", comme il l'a dit lors d'une conférence de presse.

Dire aux autres ce qu'on fait en classe

Il souligue que la réforme provoque des craintes chez les enseignants qui redoutent que le chef d’établissement n'arrive avec "un projet ficelé avec quelques enseignants choisis". Leur réaction est amplifiée dans le contexte créé par la contestation de la "loi travail".

"Ce qui bouscule le plus, ajoute-t-il, c’est l’interdisciplinarité. On l’a vu il y a 25 ans dans le primaire dès qu’il ‘fallait se dire aux autres’ et cela n’est pas appréhendé par le ministère." Il ajoute que ce n’est pas un problème de moyens, puisque "plus de 3 millions d’euros ont été attribués à l’enseignement catholique pour la formation, mais ils ne pourront pas être dépensés cette année, certains chefs d’établissement font de la résistance", par refus d’envoyer des profs à l’extérieur pour cause de gestion des absences tandis que d'autres "ne croient pas à cette réforme et attendent 2017".

Reste aussi à définir des instances de concertation "afin qu’elles ne soient pas des coquilles vides", une question qui se pose différemment dans dans privé que dans le public du fait du rôle du chef d'établissement. La FEP et le SGEN rencontreront ensemble la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, lundi prochain en présence du secrétaire confédéral Laurent Berger et les deux syndicats évoqueront d’une même voix cette "concertation pour laquelle ils sont à 100%". Seront aussi évoqués le passage au 3e grade qui n'est pas prévu pour le privé dans le cadre du PPCR et la question des indemnités pour missions particulières au collège "car la concertation n’a pas eu lieu dans la majorité des établissements".

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