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Un fonds de l'ONU pour la scolarisation des enfants victimes des conflits et des catastrophes naturelles

Paru dans Scolaire le mardi 24 mai 2016.

La création par l'ONU, hier 23 mai, du fonds "L’éducation ne peut attendre", destiné à financer l’éducation dans les situations d’urgence, lors du Sommet  humanitaire mondial à Istanbul doit permettre de recueillir 3,85 milliards de dollars au cours des cinq années à venir pour répondre aux besoins des 13,6 millions d’enfants dont l’éducation a été perturbée par des conflits, des catastrophes naturelles ou des épidémies. "Plus de 75 millions d’enfants et de jeunes devraient bénéficier du fonds d’ici 2030", ajoute l’UNESCO qui rappelle qu' "un quart des enfants en âge d’être scolarisés dans le monde, soit près de 500 millions d’enfants, vivent dans des pays touchés par la crise" et que seuls "50% des enfants réfugiés vont à l’école primaire" (25% des adolescents réfugiés dans le secondaire). Elle calcule que l'éducation en situation d'urgence se voit allouer moins de 2% de l'aide humanitaire, au lieu de 10%.

Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, estime que le nombre "sans précédent" des personnes déplacées "exerce une pression énorme sur les systèmes éducatifs", mais que, pour ces enfants et ces jeunes "l’éducation revêt une importance particulière" : "le simple fait d’être scolarisés les protège de la traite, de l’adoption illégale, du mariage d’enfants, de l’exploitation sexuelle et du travail forcé."

"Les taux moyens de scolarisation primaire sont de 80 % dans certains sites d’accueil de réfugiés en Égypte, en République islamique d’Iran et au Yémen, mais de seulement 40 % au Pakistan et 50 % en Éthiopie. L’accès des réfugiés à l’enseignement secondaire est encore plus limité dans de nombreux pays. Au Kenya, au Pakistan et au Bangladesh, moins de 5 % des adolescents âgés de 12 à 17 ans fréquentent l’enseignement secondaire." La réalité est sans doute encore moins favorable puisque ces données concernent surtout les gens qui vivent dans des camps, "or plus de la moitié des réfugiés, dans le monde, vivent dans des zones urbaines, où l’on dispose d’encore moins de données car les systèmes d’information ne les suivent pas". Les données disponibles hors des camps montrent que, parmi les réfugiés syriens d’âge scolaire, "seuls 53 % en Jordanie, et 30 % en Turquie, sont inscrits à l’école".

Au Nigéria, les enfants déplacés du fait d’attaques menées par Boko Haram "n’avaient accès à aucune forme d’éducation en juin 2015 dans 19 des 42 camps. En Iraq, en 2015, seuls 32 % des enfants et des adolescents déplacés avaient accès à une forme d’éducation. Au Yémen, dans le Gouvernorat de Lahj, seuls un tiers des enfants déplacés d’âge scolaire étaient inscrits à l’école. Les personnes déjà marginalisées, comme les filles, sont souvent les réfugiés les plus mal lotis. Dans les camps de Kakuma (Kenya), en 2015, seuls 38 % des élèves des écoles primaires étaient des filles. Au Pakistan, où le mariage précoce et les grossesses d’adolescentes sont fréquents, les taux d’abandon scolaire, chez les filles réfugiées, atteignent parfois 90 %. Les filles et les femmes représentent 70 % des personnes déplacées dans le monde et celles qui sont le plus laissées pour compte dans l’éducation. En Iraq, dans le Gouvernorat de Najaf, 81 % des filles âgées de 15 à 17 ans n’étaient pas scolarisées, contre 69 % des garçons du même âge. Dans les régions urbaines d’Afghanistan, seules 1 % des femmes déplacées étaient jugées alphabétisées, contre 20 % des hommes."

 

 

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