Périscolaire à Paris : satisfaction des familles, unanimité politique, et (selon la FCPE), manque d'ambition pour la maternelle
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 17 mai 2016.
"Les familles se déclarent entre 78 et 84 % satisfaites de l’offre parisienne" périscolaire, et cette opinion est "stable suivant les enquêtes depuis 10 ans", constate dans son rapport la "Mission d'information et d'évaluation" du Conseil de Paris dont la création avait été demandée l'an dernier par Nathalie Kosciusko-Morizet, présidente du groupe "les Républicains". Ce rapport porte sur l'ensemble des activités périscolaires, et non pas seulement sur celles qui ont été générées par la réforme des rythmes éducatifs, dont l'organisation est très précisément décrite. Il a été présenté hier 17 mai au Conseil.
Le rapport constate que "les maires d’arrondissements jugent favorablement la plupart des actions conduites". Il souligne que "les relations de la Ville avec l’Education nationale constituent un enjeu majeur pour la réussite de sa politique périscolaire" et il considère comme "essentiel de poursuivre les efforts de collaboration" entre les REV (les responsables éducatifs de la Ville, chargés de la gestion des personnels d’animation et du contenu des activités périscolaires), les directeurs d’école "qui bénéficient à Paris d’un régime spécifique plus favorable de décharge de classe et d’une indemnité versée en contrepartie des missions extra ou périscolaires qu’ils accomplissent pour le compte de la Ville", et les personnels enseignants. Il invite à "s’appuyer davantage sur les professeurs de la Ville de Paris pour les activités périscolaires" et à développer des formations communes aux personnels de l’Education nationale et des administrations parisiennes.
D'ailleurs "l’enjeu central consiste à établir une cohérence éducative entre projet d’école d’une part et projets péri et extrascolaires d’autre part", même si "la question du partage des locaux et du matériel éducatif peut encore constituer une problématique entre les personnels de la Ville et de l’Education nationale.
Le rapport (plus de 200 pages), se conclut par une série de 50 préconisations "adoptées à l’unanimité de ses membres", tous "conseillers de Paris appartenant à tous les groupes politiques". Voici les principales
1- Poursuivre le processus d’évolution de la pause méridienne vers un temps de pause, de respiration, correspondant aux besoins et au rythme des enfants ;
2- Généraliser une offre d’activités pour les petites sections et très petites sections, qui assure une alternance d’activités, de repos ou de jeux (contes, chants, dessins…) (...) ;
11- Afficher un trombinoscope permettant d’identifier les adultes référents, pour les enfants comme pour les parents ;
23- Poursuivre la politique de stabilisation des équipes d’animateurs dans les écoles, en particulier dans les écoles maternelles (...) ;
24- Mettre en place un responsable éducatif par école (catégorie B) et réaffirmer son rôle de responsable de l’équipe d’animation, notamment en charge d’une partie de l’évaluation des activités et de l’élaboration du programme du périscolaire de l’école ;
27- Interpeller le législateur sur la création d’un diplôme d’Etat de formation initiale dans le domaine de l’animation ;
29- Proposer des formations communes avec le personnel de l’Éducation nationale afin de favoriser une culture commune ;
36- (...) développer les partenariats avec tous les établissements culturels, en particulier les musées nationaux en favorisant l’accès des enfants aux lieux culturels (...) ;
41- Resserrer les objectifs du périscolaire dans le prochain PEDT et renforcer la cohérence entre projets périscolaires et projets d’école ;
45- Favoriser les transitions crèche/maternelle, maternelle/élémentaire et élémentaire/collège, via le périscolaire en organisant des visites, des moments d’échanges… ;
La FCPE Paris "considère que ce rapport dresse un bilan utile et éclairant" et elle "se réjouit du consensus politique qui a pu se dégager" mais elle dénonce un "manque d’ambition en ce qui concerne la maternelle": les propositions sont "floues" alors que les parents d'élèves appellent à "une refonte courageuse tant de l’organisation interne que du contenu des activités" avec "une organisation spécifique pour la maternelle".