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Numérique : des besoins difficiles à quantifier, mais il faut développer la formation (inspections générales)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 04 mai 2016.

"Le développement d’une offre de formation aux sciences du numérique au lycée nécessite des ressources enseignantes importantes pour lesquelles des efforts de formation ou de recrutement conséquents doivent être envisagés", estiment les deux inspections générales de l'Education nationale, l'IGAS et le "Conseil général de l'économie, de l'industrie et des technologies" dans un rapport commun sur "les besoins et l’offre de formation aux métiers du numérique".

Ses auteurs le précisent bien, les besoins en termes d’emplois et de qualifications sont "difficilement quantifiables", mais il est clair que l'appareil de formation initiale "ne pourra pas répondre dans un cadre inchangé à des besoins massifs si ceux-ci se confirmaient dans les prochaines années" et il faut "augmenter le flux de diplômés de l’enseignement supérieur" qu'il s'agisse du niveau bac + 5 ou du développement de mentions "à double compétence", avec pour objectif "de doubler la part de mentions explicitement dédiées au numérique en licence, licence professionnelle et master dans les deux ans".

Un baccalauréat "sciences du numérique" ou un enseignement obligatoire ?

Mais cela suppose de "développer dans le second degré le vivier des élèves formés au numérique pour organiser un continuum bac-3/bac+3 en sciences du numérique". On est loin du compte puisque "sur les 625 650 bacheliers de la session 2014, on peut estimer que 29 035 bacheliers auront bénéficié d’une formation aux sciences du numérique soit 4,64 %". L’appétence pour les sciences du numérique doit d'ailleurs être encouragée "dès le collège (...) tout particulièrement pour les filles". Au lycée, le déploiement d’un enseignement facultatif dans les trois séries de la voie générale en première et en terminale "pourrait se révéler insuffisant". Le rapport envisage deux pistes, la création d’un baccalauréat "sciences du numérique", qui "ne résout pas le défi de formation de toute une génération", ou la création d’un enseignement numérique qui serait obligatoire, "le cas échéant dès la classe de seconde". Mais cette solution "conduit à faire évoluer l’ensemble des grilles horaires et conduit à mettre en place une politique ambitieuse de certification d’enseignants".

La difficulté est d'autant plus grande que "l’attractivité du métier d’enseignant.e dans ce champ se heurte aux opportunités de carrière et de rémunération offertes dans les métiers du numérique". Quoi qu'il en soit, le rapport envisage "la création d’un CAPES, CAPET et d’une agrégation en sciences numériques" avec "un dispositif de pré-recrutement à partir de la première année de licence", mais cette hypothèse "a l’inconvénient majeur de créer une discipline supplémentaire au moment où offrir aux élèves un enseignement qui ne soit plus seulement organisé en disciplines est une préoccupation du système scolaire". C'est du moins ce qu'ont fait remarquer à leurs collogues des autres ministères les inspecteurs généraux de l'Education nationale. 

Associer l'ensemble des disciplines

Autre hypothèse, "la délivrance d’une certification à enseigner dans ce champ disciplinaire" aurait "l’intérêt majeur d’associer l’ensemble des disciplines d’enseignement secondaire à la connaissance et à la diffusion d’un langage et d’outils numériques". Mais, quelle que soit la solution retenue, "il est clair que les délais qui seront nécessaires pour créer une ressource enseignante suffisante représenteront plusieurs années et sont incompatibles avec une mise en oeuvre rapide" des mesures que préconisent les rapporteurs. Ils proposent donc, dans un premier temps, "de procéder à l’identification précise des candidats des CAPES, CAPET et agrégation dans les disciplines mathématiques, sciences et techniques industrielles et économie et gestion ayant choisi une option informatique, pour rendre visibles ces options et éventuellement renforcer leur attractivité en expérimentant l’ouverture de postes dédiés".

Les ESPE devraient développer une offre de formation initiale et continue aux sciences du numérique "en liaison avec des GRETA". Mais le rapport envisage aussi "le recours pour l’enseignement des sciences numériques aux contrats de professeurs associés de l’enseignement secondaire".

Le rapport est téléchargeable ici

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