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Ile de France : la situation "dramatique" des lycées (V. Pécresse)

Paru dans Scolaire le mardi 03 mai 2016.

Valérie Pécresse n'a "pas de tabou", elle l'a dit ce 2 mai à l'occasion de la conférence de presse préalable à une séance plénière du conseil régional d'Ile-de-France qu'elle préside depuis les élections de décembre. La présidente dresse un tableau particulièrement sombre de la situation des lycées : trois chantiers de rénovation sur quatre en retard, un budget investissements des lycées en baisse, un PPI (programme prévisionnel d'investissement) 2012-2022 qui n'est pas "à la hauteur des enjeux", et qui n'a pas anticipé le choc démographique puisque "10 % des lycées sont (déjà) en sureffectif". 

"J'ai obtenu du préfet de région et du recteur la possibilité de vendre un peu des terrains des lycées", ajoute-t-elle. Elle cite l'exemple de Dammarie-les-Lys (Seine et Marne) qui a "un immense parc". Elle réunira les maires concernés le 11 mai pour voir quels établissements pourraient ainsi céder un peu d'espace pour "réaliser des opérations de promotion immobilière, construire du logement social, un internat..." Elle pense aussi à des PPP (partenariats publics privés) pour accélerer les procédures, en partant du constat que la Seine-Saint-Denis a construit 12 collèges en 4 ans alors qu'il faut à la Région "8,3 années en moyenne" pour construire un lycée. "Nécessité fait loi", dit-elle. Selon le dossier de presse, il manque 2 500 places et "ce chiffre montera à 18 000 en 2022" si le PPI n'est pas modifié. Le nouveau programme d'investissements prévoira de plus la création de 3 000 places d'internat.

Budgets d'autonomie

Valérie Pécresse et Agnès Evren, vice-présidente en charge de l'éducation, défendent aussi la création d'un "budget d'autonomie" qui permettra à un établissement, de développer des inititatives en termes de fonctionnement, par exemple en rémunérant des enseignants, mais plutôt des intervenants  (pour "faire rentrer de l'air extérieur") comme des lecteurs en langues, ou des tuteurs, et pour financer la "vie lycéenne". En termes de RH, les établissements auront davantage de liberté pour le recrutement des personnels non enseignants. Ce budget permettra aussi d'engager de "petits travaux" de décoration par exemple. Il est donc pour près d'un tiers (250 000 €) en investissement. Un appel à candidatures va être lancés, les 10 premiers lycées volontaires pourront l'expérimenter. Une batterie d'indicateurs sera prévue pour l'évaluation des usages.

En ce qui concerne le décrochage, 30 000 élèves chaque année, la Région veut renforcer les structures de soutien, micro-lycées, écoles de la deuxième chance, EPIDE... et s'étonne du faible pourcentage, 8 %, des décrocheurs repérés effectivement contactés par les plateformes de suivi et d'appui. Il faut "décupler" ce chiffre. La collectivité compte sur un financement européen (le FSE).

Les CFA et les lycées professionnels

La carte des formations est un autre sujet de préoccupation des deux élues qui veulent mettre en place "un tableau de bord commun" aux CFA et aux lycées professionnels pour "bâtir une carte cohérente", "éviter les doublons" en partant "des besoins des entreprises". Pascal Charvet, ancien directeur de l'ONISEP, est chargé de la mise en oeuvre du SPRO (service public régional d'orientation). Par ailleurs, la Région compensera la suppression des bourses au mérite pour les élèves boursiers qui obtiennent le bac avec la mention TB, mais créera aussi une bourse pour les élèves qui reprennent des études et préparent un DAEU (Diplôme d'accès aux études universitaires), multiplier par deux le nombre des cordées de la réussite, soutenir les associations qui travaillent sur l'orientation des jeunes filles, ou pour la réussite des élèves handicapés.

Pour assurer aux familles "la liberté de choix des établissements", les deux vice-présidentes annoncent le rétablissement des aides sociales (à la demi-pension, aux manuels, aux équipements et aux frais de concours) aux élèves des établissements privés. Elles avaient été supprimées pour compenser une augmentation très importante du forfait d'externat, précisent les deux élues.

Le cannabis et l'alcool

Elles veulent aussi "un lycée sans drogue" et sans addiction alcoolique, puisque 10 % des jeunes fument au moins un joint par jour, et que certains arrivent ivres le matin dans leur établissement scolaire, mais les tests que la région financera, et qui seront administrés dans le cadre de la médecine scolaire et dans des lycées qui l'auront demandé, ne serviront qu'à l'établissement d'un diagnostic général, sans communication, sinon aux parents, de l'identité des élèves positifs. Les enseignants bénéficieront d'une formation en addictologie, et des plans de lutte contre les dealers dans l'environnement de l'établissement seront mis en oeuvre avec la police.

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