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Journées de la refondation : "une opération de com' au lieu d'associer les personnels pour continuer ensemble" (FSU)

Paru dans Scolaire le lundi 02 mai 2016.

"Une opération de communication", "des slogans en guise de réponse": la secrétaire générale du SNES comme son homologue du SNPI (le syndicat FSU des inspecteurs) porte un jugement sévère sur les "journées de la refondation". Bernadette Groison, la secrétaire générale de la fédération syndicale précise : "Nous avons souhaité un moment pour un véritable bilan" qui aurait permis d'acter les points d'accord et de désaccord, au lieu de "l'exercice d'autosatisfaction" auquel se sont livrés les trois ministres, Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem ce 2 mai dans la matinée.

Quelque 150 militants de la FSU étaient réunis sur le place de la Bourse et sifflaient, parfois vigoureusement, ceux qui entraient dans le palais Brongniart pour participer aux débats. Pourtant, comme le souligne B. Groison, la FSU n'a "pas de désaccord" avec les objectifs de la refondation, "les bases vont dans le bon sens", c'est sa mise en oeuvre qui fait problème, et il aurait fallu "regarder comment les enseignants s'approprient les outils" dont ils disposent, et voir "comment on continue ensemble". "On est prêt à discuter", ajoute-t-elle, et elle souhaite que ce soit point par point. Quant à la réforme du collège, elle suscite "un mécontentement profond", souligne Frédérique Rolet (SNES) pour qui la réforme va "creuser les inégalités" et rendre "l'organisation du travail très complexe". 

Les disciplines au service de la pratique

Paul Devin (SNPI) ajoute que les EPI (enseignement pratiques interdisciplinaires) témoignent d'une "conception superficielle" de l'interdisciplinarité, liée au pratique, comme si elle mettait les disciplines "au service de la fabrication de quelque chose". Sur la scolarisation des enfants de deux ans, il se demande, comme Viviane Bouysse (inspectrice générale qui intervenait en "plénière") si ce sont bien les familles qui en ont le plus besoin qui sont visées. 

Dans son dossier de presse, la FSU souligne que le budget 2017 devra programmer la création de 14 000 emplois pour que soit tenue la promesse des 60 000 postes. Au total, les lois de finances 2012-2016 auront permis la création de 39 893 postes pour l'Education nationale et 680 pour l'enseignement agricole. La fédération a également fait le compte des classes bilangues par académie. Alors que l'académie de Martinique n'en compte aucune, et que seuls 4 des 200 collèges de l'académie de Caen en auront une à la rentrée, 75 % des collèges parisiens et 94 % des collèges alsaciens en disposeront.

Le SNALC, la Société des agrégés

Pour sa part, le secrétaire général du SNALC a tenté, lors de l'intervention de la ministre ce matin, de prendre la parole pour exiger sa démission et l'abrogation de la réforme, mais sans émouvoir réellement la salle. Le syndicat FGAF des lycées et collèges dénonce une "coûteuse mise en scène".

Pour sa part, la société des agrégés s'inquiète de la capacité du système à évaluer "toutes ces réformes". Prenant la parole lors de la plénière, sa présidente a regretté que les enseignants soient trop souvent considérés comme des "exécutants", et elle ajoute à l'intention de ToutEduc qu'on n'écoute pas suffisamment leurs inquiétudes, qu'on les considère comme "des gêneurs, des forces du conservatisme". La directrice générale de l'enseignement scolaire lui a répondu qu' "on n'a jamais autant consulté", Claude Lelièvre que les enseignants étaient "des cadres", mais qu'ils "n'exercent pas une profession libérale". Pour Yves Durand, la commission parlementaire de suivi doit effectivement interroger les acteurs de terrain. 

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