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Comprendre les bouleversements du système scolaire au prisme des transitions (rapport des inspections générales)

Paru dans Scolaire le mardi 19 avril 2016.

"Les élèves sortis sans qualification ont souvent achevé leurs études primaires sans un niveau de compétences suffisant en français et en mathématiques" et un tel constat "devrait mobiliser les différents acteurs de l’Education nationale et les inciter à ne pas se rejeter mutuellement la responsabilité." Cette formule extraite du rapport 2014 des deux inspections générales de l'Education nationale permet d'en saisir l'ambition. Cette méta-analyse des rapports depuis au moins quinze ans, mais parfois même depuis les débuts de la Vème République, ainsi que de quelques autres sources comme la Cour des comptes, permet de saisir l'ampleur des bouleversements que notre système scolaire a connus. Auparavant coexistaient "deux réseaux distincts d’enseignement", "l’ordre primaire et l’ordre secondaire". Le premier "menait au brevet supérieur délivré par les écoles primaires supérieures" tandis que le second "accueillait au 'petit lycée', dès la onzième, des élèves qu’il conduisait au baccalauréat". Aujourd'hui, le secondaire succède au primaire, et "le développement d’une économie de la connaissance" oblige à une "élévation générale du niveau d’instruction de la population". Il fallait "sortir l’école de l’ornière des discriminations sociales, de l’inadaptation à la diversité des publics et des talents et de l’inégalité d’accès à la connaissance et aux métiers". C'est pourquoi les deux inspections générales revisitent l'histoire récente à la lumière des transitions, une problématique autrefois absente de leurs préoccupations.

Le rapport, près de 250 pages, propose donc un panorama historique et les auteurs notent, par exemple, que l'école maternelle "participe pleinement à la politique de la petite enfance, mais (qu') elle en est exclue d’un point de vue administratif, car cette dernière relève d’autres ministères". Nous ne disposons d'ailleurs d'aucune information sur les dispositifs passerelles vers l’école maternelle alors que "soixante structures extrêmement diverses présentes dans vingt-cinq départements étaient évoquées" en 2000. Mais nous savons que "seuls vingt pour cent des écoles maternelles mettent en oeuvre une liaison avec les autres acteurs chargés de la petite enfance". Pourtant, les préconisations relatives aux enfants de deux ans valent aussi "pour des enfants qui font leur première rentrée à trois ans et dont beaucoup ont besoin de la même attention et de la même sollicitude", même si se pose "la question de l’utilité de la rupture" : "le moment où les jeunes enfants abandonnent leur tétine devient une sorte de rituel, symbolisant la sortie de la toute petite enfance".

Le passage de l'école au collège, "leitmotiv de l’institution" depuis 1975, "demande à chaque élève de s’habituer à un milieu et à un fonctionnement nouveaux", même si, "dans les réseaux d’éducation prioritaire, des actions de liaisons souvent exemplaires (sont) organisées". Quant à l'EIST (enseignement intégré de science et technologie), il "semble bien favoriser la relation entre l’élève et le domaine scientifique et technologique" et même le passage entre l’école et le collège. La diminution du nombre de professeurs n'apparaît pas comme un facteur décisif. "En revanche, l’amélioration de la relation élève - professeur est sans doute importante (...) Certains élèves en situation scolaire difficile trouvent dans l’EIST, plus que dans les enseignements scientifique et technologique traditionnels, une voie de succès" et "les élèves présentent moins souvent les signes de somatisation du stress qui les conduisent habituellement à fréquenter l’infirmerie".

Autre préoccupation des inspections, l'évaluation des acquis des élèves en fin de scolarité obligatoire : "Les programmes du collège, actuels ou en projet, indiquent des objectifs à atteindre en matière de savoir et de savoir-faire. Mais ces objectifs sont-ils atteints ? De quels instruments disposons-nous pour en décider ?"

Le rapport s'interroge aussi sur la liaison entre la classe de troisième et celle de seconde : "Les professeurs du collège et du lycée ont une perception des élèves et une prise en charge de leurs difficultés très différentes. Les enseignants, au collège et au lycée, sont nombreux à estimer qu’il importerait de se rassembler autour de projets communs afin de créer des liens persistants entre les établissements et d’instaurer un trait d'union permanent entre les professeurs".

Le rapport porte aussi sur le passage dans l'enseignement supérieur, il est téléchargeable sur le site du ministère, ici

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