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Engagement civique : "On pourra s’étonner d’avoir attendu 2016 pour développer ces mesures" (Nathalie Mons, Cnesco)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 13 avril 2016.

Le nouveau projet de loi Égalité et Citoyenneté qui est présenté ce 13 avril en Conseil des ministres inclut plusieurs mesures : reconnaissance de l’engagement étudiant à travers les certifications de l’université, création d’un congé d’engagement, réserve citoyenne... "On pourra s’étonner d’avoir attendu 2016, en France, pour développer ces mesures de soutien à l’engagement civique de nos concitoyens, et en particulier sa reconnaissance dans le monde universitaire alors qu’elles existent depuis des décennies à l’étranger notamment dans les pays anglo-saxons", réagit Nathalie Mons, présidente du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) et professeure de sociologie à l’université de Cergy-Pontoise, hier 12 avril. À cette occasion, le Cnesco publie un dossier sur ce thème (voir ToutEduc ici)

Comment expliquer le retard hexagonal ? "Historiquement la France, adepte de la démocratie représentative, a valorisé la participation indirecte du citoyen par le vote, au détriment de son engagement civique individuel quotidien, et ce dès le plus jeune âge, c’est-à-dire sur les bancs de l’école", estime Nathalie Mons.

Les projets citoyens sont marginaux dans les écoles

La présidente du Cnesco souligne un "paradoxe" : d'un côté, le pays a investi massivement en termes de moyens d’enseignement dans l’éducation civique ; de l'autre, les recherches de terrain révèlent "des lacunes importantes dans la mise en oeuvre de cet enseignement". Ainsi, "les heures prescrites dans les programmes ne sont pas toujours dispensées dans les classes, la participation des élèves à la vie collective de leur établissement est inégale selon les lieux, la parole des jeunes peine souvent à être entendue, et surtout les projets citoyens qui permettent aux jeunes de s’engager dans des activités civiques concrètes (projets environnementaux, de solidarité…) sont marginaux dans les écoles".

Nathalie Mons résume : "la France en est restée longtemps au cours traditionnel d’éducation civique, magistral, hors-sol, où les valeurs de la République s’apprennent dans les manuels, sans incarnation dans quelque activité concrète". Or, selon des recherches internationales, "il ne suffit pas d’être un citoyen informé pour s’engager dans une vie associative et civique riche à l’âge adulte". C’est davantage l’investissement des élèves dans des projets citoyens (solidaires, environnementaux…) et dans des associations locales qui joue un rôle déterminant.

Diane Galbaud

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