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Blocage des lycées et agressions: indignation des chefs d'établissement

Paru dans Scolaire le lundi 11 avril 2016.

"La complaisance des adultes" à l'égard des opérations de blocage des lycées est, pour le SNPDEN, insupportable. L'indignation du secrétaire général adjoint du syndicat UNSA des personnels de direction, interrrogé par ToutEduc après l'agression dont a été victime Nora Machuré, proviseure du lycée Pierre-Gilles-de-Gennes à Paris, s'entend dans sa voix, habituellement calme et posée. Sa collègue a voulu séparer un élève et un jeune extérieur au lycée qui se disputaient devant l'établissement qu'ils bloquaient. Alors qu'elle était retournée, ce jeune s'est jeté sur elle avec un "coup de pied sauté" et lui a cassé trois côtes. Elle a 30 jours d'ITT (interruption temporaire de travail). 

Richard Michel constate de plus que "la violence ne cesse de monter depuis le 9 mars" : des insultes on est passé aux menaces, puis aux incendies de poubelles, puis aux tentative d'incendie des bâtiments, et aux agressions physiques. Parti de l'académie de Créteil et de l'Est parisien, le mouvement a gagné l'Ouest de l'Ile-de-France et les Régions, à Nantes et Tarbes ces derniers jours. Il rappelle que le blocage d'un service public est un délit, pour ne rien dire des violences qui tombent évidemment sous le coup de la loi : "Est-ce qu'on va continuer de laisser faire ?" 

Car s'il en veut à ceux qui usent de tels moyens alors que les lycéens ont "toutes les possibilités de débattre" de la loi El Khomri dans les établissements, et s'il ajoute qu'il s'agit d'une "petite minorité" alors que, à quelques semaines du bac et des concours pour les établissements avec classes préparatoires, la grande majorité des élèves n'a pas envie de perdre des heures de cours, il dénonce le rôle d'adultes complaisants pour qui il s'agit "d'un rite initiatique". Il considère de plus que les politiques sont "paralysés depuis la mort de Malik Oussékine" (tué en 1986 du fait de violences policières, ndlr). "Les violences devant le lycée Bergson n'ont rien arrangé" (un lycéen a été frappé gratuitement par un policier, ndlr).

Il demande aussi aux syndicats étudiant et lycéens et aux fédérations, la FSU, la CGT "et surtout FO" de prendre conscience qu'ils jouent "aux apprentis sorciers" en encourageant les mouvements de protestation qui donnent lieu à de tels débordements, les jours de manifestation principalement, "mais on assiste à des tentatives de blocage tous les jours". Pour l'instant, les deux victimes sont des personnels de direction (voir aussi ToutEduc ici), mais il faut aussi prendre en considération tous les agents "qui ont le courage d'accompagner les proviseurs" lorsque ceux-ci interviennent sur les blocages, sans compter le travail que représente la réparation des dégâts matériels. 

Le SNPDEN "demande au ministère de l’Education nationale d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des 'bloqueurs' responsables de ces agressions" et il étudiera "les moyens de se constituer partie civile aux côtés de Nora Machuré".

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