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Décrochage : comment se mettent en place les groupes de prévention, et comment évolue la pédagogie ?

Paru dans Scolaire le samedi 09 avril 2016.

Le plan national de lutte contre le décrochage scolaire a prévu de généraliser, au sein des établissements d’enseignement secondaire, les GPDS (groupes spécifiques de prévention du décrochage scolaire). Mais tous les établissements scolaires n'ont pas compris de la même façon les instructions ministérielles, leurs modes de fonctionnement étant, il est vrai, "assez peu spécifiés". C'est ce montre une enquête du Céreq sur les "variations autour d'un mot d'ordre national" de mobilisation.

Les chercheurs du "Centre d'études et de recherches sur les qualifications" distinguent quatre types d’organisation du travail collaboratif. "Dans un premier type, la prévention s’organise autour d’un nombre réduit de personnels et d’une conception limitée à l’absentéisme." Il représente un peu plus d'un quart des 120 établissements de l'échantillon, aussi bien des collèges que des lycées généraux, technologiques et professionnels. Le conseiller principal d’éducation (CPE) y centralise l’essentiel de l’information qui concerne surtout des élèves "pour lesquels la rupture est déjà engagée" et dont il faut "organiser au mieux la sortie". Les enseignants "ne sont guère partie prenante" et "les équipes de direction des établissements concernés ne considèrent pas le décrochage scolaire comme véritablement préoccupant".

Les enseignants peuvent-ils s'impliquer dans le traitement de cas individuels ?

Dans un peu moins d'un établissement sur cinq, surtout des lycées professionnels, le GPDS "associe un nombre plus large de personnels", notamment médico-sociaux, mais pas les enseignants. Depuis "de nombreuses années", ces établissements ont mis en place "un grand nombre de dispositifs" : classes spécifiques, groupe de remobilisation par le sport, dispositifs de tutorat, soutien scolaire... "L’implication des enseignants (y) relève très largement des volontés individuelles" et le chef d'établissement estime "que leur place est avant tout au sein des dispositifs et moins dans le traitement de cas individuels tel que le réalise le groupe de prévention".

Dans plus d'un établissement sur trois, surtout des lycées, le GPDS "s’ouvre aux enseignants" car les chefs d’établissement "souhaitent que les pratiques pédagogiques évoluent : classes sans notes, partenariat pédagogique entre enseignants de lycée et de collège pour anticiper le décrochage scolaire, temps dédiés à des échanges entre enseignants", mais "certains soulignent encore la difficulté à impliquer durablement les enseignants dans le travail collaboratif".

"Le travail collaboratif n’est jamais totalement acquis"

Enfin, dans 18 % des établissements, surtout des collèges, l’action de prévention s’inscrit dans le prolongement d'initiatives individuelles "développées de longue date en matière de réflexion pédagogique" et qui "sont devenues par la suite un système cohérent et collectif de pratiques" (aide aux devoirs, ateliers de lecture et d’écriture, méthodologie en sixième..). Le GPDS y est organisé par classe. "L’équipe de direction estime que par le biais de la participation au groupe, les enseignants dans leur ensemble seront durablement impliqués dans le travail de repérage des élèves en difficulté", car "le travail collaboratif n’est jamais totalement acquis".

Le Bref du Céreq, "Tous" mobilisés contre le décrochage scolaire, variations autour d'un mot d'ordre national, est téléchargeable ici

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