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Ce que veulent "les Républicains" pour l'Ecole

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 07 avril 2016.

"La société à laquelle nous aspirons n’est pas une société sans Histoire, sans travail, sans effort, sans distinction. Notre école non plus. Notre vision de l’école est fondée sur ces mêmes principes : la liberté, l’initiative, la responsabilité, la valeur du travail, le respect de l’autorité." C'est ainsi que "Les Républicains" définissent leur ambition pour le système scolaire dans leur "document d'orientation" publié à l'issue de leur "journée de travail" sur "éducation et enseignement supérieur", hier 6 avril. La tribune de Nicolas Sarkozy publiée hier par Le Figaro en donnait déjà les grandes lignes (voir ToutEduc ici).

Voici le détail des mesures et des principes qu'envisage ce parti politique.

Valeurs : Les valeurs de LR sont "l'autorité, l'excellence, le mérite, la laïcité".

Méthode : "Il n’est pas nécessaire d’engager une énième grande loi, quelques ajustements législatifs suffiront."

Ministre : "La responsabilité de la conduite de l’école doit revenir dans les mains du ministre, et dans celles de ceux qui, à ses côtés, incarnent l’autorité de l’État, les recteurs, les inspecteurs, les chefs d’établissement, et bien sûr les professeurs (...) Le ministère de l’éducation nationale doit être aux côtés des professeurs et non au service des syndicats."

Programmes : "Établir des programmes clairs et accessibles (ils existent, ce sont les programmes de 2008) (...) C’est le ministre qui arrête les programmes. Préparés par l’Inspection générale, ils pourront être utilement transmis pour avis à l’Institut de France."

Professeur : "Remettons l’école à l’endroit pour en faire un lieu où chacun est à sa juste place (...) C’est le professeur qui, par des connaissances sûres qu’il a appris à bien transmettre avec fermeté et bienveillance, est au centre du système et ce, pour le bien de l’élève (...)."

Autonomie : Tout en conservant à l’État la responsabilité de "la définition du socle des savoirs, des programmes nationaux, la collation des grades et diplômes nationaux et la gestion des corps nationaux de fonctionnaires", "il faut introduire beaucoup de souplesse, de subsidiarité" : "il doit être possible de laisser les établissements constituer des classes et des groupes de niveaux, d’organiser le repérage précoce comportant des obligations renforcées pour certains élèves trop 'justes', stages obligatoires de remise à niveau conditionnant le passage dans l’année supérieure."

Pour le premier degré, LR prévoit la création d'établissements du premier degré, "EPEP ou école fondamentale".

Privé. Une offre éducative privée hors contrat se développe et "il faut pouvoir faire une place" à ces initiatives comme "le cours Alexandre Dumas créé à l’initiative de la Fondation Espérance Banlieues" qui "mérite une grande attention et un soutien public" (voir ToutEduc ici).

Rythmes scolaires : "Il faut laisser l’initiative du choix localement aux principaux acteurs concernés, à savoir les écoles, les parents et les élus."

Laïcité : "L’école doit pratiquer la tolérance zéro à l’égard des pratiques communautaires et des manifestations de refus de l’autorité et des règles communes : le port de signes religieux doit être interdit dans les sorties scolaires pour les accompagnants ; toutes les attitudes témoignant du refus des règles communes doivent être combattues et sanctionnées : exigence de menus confessionnels, refus de certains enseignements (y compris éducation physique, piscine), refus de se conformer au règlement intérieur…"

Enseignements : L'orthographe, la grammaire et les "grands auteurs" doivent avoir "une place privilégiée dans notre école", tout comme l’histoire de notre pays, "sans en ignorer les pages tragiques mais sans en taire les pages glorieuses, dans une démarche chronologique".

Redoublement et soutien : "Aucun enfant ne peut quitter le CP s’il ne sait pas lire (...) Tous les parents qui le demandent ont le droit à la mise en place gratuite d’études surveillées pour que leurs enfants rentrent chez eux les devoirs faits". Le document évoque aussi une "prise en charge pédagogique précoce de la difficulté scolaire (c’est-à-dire dès le début du CP, au profit d’une approche médicale)". Il évoque encore la "création d’une classe de 'CP +' pour les élèves les plus en difficulté" qui "bénéficieront d’un parcours différencié : aide personnalisée, heures d’apprentissage renforcé, devoirs réguliers, contrat d’études, le cas échéant période obligatoire de remise à niveau y compris pendant les congés."

Elèves issus de l'immigration : "Il faut dire clairement aux parents d’origine étrangère, qu’ils doivent eux aussi apprendre le français et le parler à la maison."

Lecture : "Privilégier pour l’apprentissage de la lecture les méthodes éprouvées, fondées sur l’apprentissage systématique du code alphabétique ou syllabique. Les avancées récentes de la science (neurosciences cognitives) démontrent de façon désormais incontestable que les méthodes dites traditionnelles (pédagogie explicite, groupe d’élèves homogène) donnent les meilleurs résultats."

Collège : "Le collège doit évidemment avoir un socle commun", mais "la réforme du collège devra être abrogée" et "chaque établissement doit pouvoir offrir des filières diversifiées avec des classes bilangues, des sections européennes, ou encore des options de langues anciennes".

Palier en fin de 5ème : "Il faut également diversifier les parcours dans les collèges à partir de la 4e, en développant une filière de préapprentissage : enseignements généraux adaptés, découverte des métiers."

Discipline : "Pour restaurer un climat scolaire paisible, le rétablissement de l’autorité doit être une priorité (...) Chaque établissement, par son règlement intérieur, pourra décider de (l'application de règles communes) par exemple : se lever à l’entrée du professeur, apprendre la Marseillaise, recourir à un code vestimentaire commun (...) ou encore limiter l’usage du portable (...) Au-delà des sanctions disciplinaires, il faut instituer de nouvelles formes de punitions prévues par le règlement intérieur pour les premiers refus d’autorité : travaux d’intérêt général, exclusion des salles de cours, heures de 'colles', obligation de stages de rattrapage, de suivi d’études surveillées (...) La coopération 'écoles, police, justice' doit être encouragée (...) Nous rétablirons la suspension des allocations familiales dans les familles dont les enfants insultent les professeurs, insultent la République, récusent la laïcité ou la Shoah, ne vont pas à l’école, empêchent, de manière récurrente, les autres de travailler. Pour les élèves les plus perturbateurs, il faudra remettre en place la réorientation vers les ERS (établissements de réinsertion scolaire) (...)"

Lycée général: "Le nombre d’options offertes au lycée peut être réduit" puisque 20 des 58 langues "possibles au baccalauréat" ont été choisies par moins de 50 candidats. "Le baccalauréat pourrait être ramené à un nombre plus limité d’épreuves optionnelles."

Lycée professionnel et apprentissage : Pour augmenter le nombre de jeunes en apprentissage, "nous proposons de faire progressivement de l’apprentissage la voie de droit commun pour l’obtention d’un bac professionnel". Il faut aussi rendre "obligatoire la participation de tous les collégiens à au moins une session de découverte de l’apprentissage".

Mérite : Pour "honorer et récompenser le mérite", LR entend "rétablir la portion de bourses au mérite pour les bacheliers mention Très bien" et créer "des bourses d’excellence sur le seul critère du mérite (...) attribuées de manière très déconcentrée", la décision étant "prise au niveau de l’établissement".

Internats. "Nous reprendrons le programme des internats d’excellence, pour les élèves boursiers méritants."

Décrocheurs. "Il faut généraliser un service militaire adapté pour les décrocheurs, obligatoire pour ceux qui ne sont ni diplômés, ni qualifiés, ni embauchés."

Enseignants. "Le temps de présence des enseignants sera augmenté de 25 % (pourcentage incluant globalement les cours, mais aussi l’aide aux devoirs et les études surveillées) en contrepartie d’une rémunération accrue."

Formation des enseignants : Partant du principe que les ESPE ne fonctionnent pas mieux que les IUFM tandis que l’École professorale de Paris se propose de former des enseignants "avec l’ambition affichée de l’excellence" (voir ToutEduc ici), "Les Républicains" veulent "confier à l’Université la formation académique et disciplinaire des futurs maîtres", donner aux enseignants "des fiches de postes claires sur ce qui est attendu d’eux (...), "consacrer plus de la moitié de la formation initiale des nouveaux professeurs à l’apprentissage pratique du métier, dans les établissements, sous la conduite de professeurs expérimentés (...)".

Accès au supérieur. Les universités "ont le droit de déterminer les conditions d’accès aux formations qu’elles délivrent" et il faut leur "permettre de conditionner l’inscription dans certaines filières à la validation de pré requis" ou de proposer des cursus renforcés "à des étudiants de haut niveau". Elles doivent également "pouvoir déterminer le montant des droits d’inscription" dans la limite d'un plafond de 1 000 euros.

Le document est téléchargeable sur le site de LR, ici

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