Evaluation formative et autorégulation de l’apprenant "au cœur du processus d’apprentissage" (M.A Médioni)
Paru dans Scolaire le lundi 04 avril 2016.
A l’instar des mots de la chanson des Beatles "Michelle" et "ma belle", "évaluation formative" et "autorégulation" sont "des mots qui vont très bien ensemble" estime Charles Hadji dans sa préface de l’ouvrage de Maria-Alice Médioni, "L’évaluation formative au cœur du processus d’apprentissage". Il ajoute que son mérite est de faire comprendre que "le fond du problème en éducation, c’est l’autorégulation de l’apprenant".
Le livre est structuré en deux parties, une partie théorique "L’évaluation : formes, sens et enjeux" d’une trentaine de pages et la seconde, plus volumineuse, qui propose un ensemble cohérent de techniques et d’outils éprouvés plongeant ainsi le lecteur dans le concret des pratiques.
Marie-Alice Médioni a enseigné l’espagnol 25 ans en collège et en lycée aux Minguettes; responsable du secteur Langues du Groupe français d’éducation nouvelle (GFEN) et à ce titre particulièrement en phase avec la pédagogie du projet et le souci de l’évaluation formative, elle y évoque tout naturellement le "Chef d’œuvre" "une démarche d’exigence" et rejoint en le citant, P. Meirieu, pour qui "se donner des défis, être fier, même mezza voce de ce qu’on est parvenus à faire : devenir l’auteur de son travail, c’est apprendre à devenir l’auteur de sa vie".
Partant des sources elle rappelle le "compagnonnage" du devoir et du tour de France, "la formation au sein d’une communauté", "la considération" et la bienveillance pour chaque jeune qui fait l’effort de choisir le compagnonnage pour se construire un projet professionnel et social". Elle donne sa propre déclinaison de cette pédagogie : "c’est pour la plupart l’obligation d’entrer dans un nouveau 'métier' qui exige de se comporter de façon plus autonome". Elle ajoute une mise en garde : "Dans ces nouvelles modalités de travail, les étudiants, en effet, ont souvent l’impression 'de ne rien apprendre' parce qu’ils se retrouvent dans une situation où ils apprennent autrement. Pour la plupart d’entre eux, l’apprentissage doit être orchestré par l’enseignant, perçu, majoritairement comme la référence qui permet seule de progresser, et tenir davantage de l’interaction avec ce dernier qu’avec les pairs. [L’enseignant] se trouve dans l’obligation de penser de façon plus ciblée ses interventions pour assurer et permettre la prise d’initiative nécessaire à la construction de l’autonomie."
"L’évaluation formative au cœur du processus d’apprentissage", Des outils pour la classe et la formation, Marie-Alice Médioni, préface C. Hadji, Chronique sociale, (www.chroniquesociale.com), prix : 14, 90 euros.