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L'enseignement agricole fête les 50 ans de l'enseignement socio-culturel, une référence pour les EPI

Paru dans Scolaire le vendredi 18 mars 2016.

La réforme du collège est "un plagiat par anticipation" de l'ESC, l'enseignement socio-culturel des lycées agricoles, s'amuse Najat Vallaud-Belkacem. La ministre de l'Education nationale participait, ce 18 mars, aux côtés de son homologue de l'agriculture, au cinquantième anniversaire de cette discipline créée par Edgar Pisani pour contribuer à une meilleure formation des agriculteurs et favoriser l'accès du monde rural à la culture. Elle faisait allusion à cette invention de l'Oulipo (l'Ouvroir de littérature potentielle), mais en la déformant un peu, en en faisant "le plagiat de ce dont on ignore que cela existe déjà". En effet, l'ESC présente de fortes ressemblances avec les EPI (enseignement pratiques interdisciplinaires), et Stéphane Le Foll peut faire valoir que l'enseignement agricole, dont l'Education nationale peut s'inspirer, a "50 ans d'expérience réussie" en matière de pédagogie, que "cette manière d'enseigner a porté ses fruits". C'est d'ailleurs ce qui expliquerait "un certain succès" de ces lycées qui "intéressent les jeunes urbains" (les enfants d'agriculteurs représentent moins de 13 % des effectifs). De même, Christopher Miles, le secrétaire général du ministère de la Culture, dit de cet enseignement qu'il est "ce que nous aimerions", et il fait référence aux "classes APAC", à projet artistique et culturel, qui "n'ont jamais vraiment existé".

Au cours de ces deux journées des 17 et 18 mars, initialement prévues les 17 et 18 novembre, mais reportées après les attentats, a en effet été décrite une "discipline à part entière", avec un programme et des connaissances à transmettre, mais aussi une fonction d'animation, essentielle dans des établissements où beaucoup d'élèves sont internes, et se préparent à vivre dans un monde où la vie associative est très importante. Elle s'est donc développée en s'appuyant sur "les grands courants de l'éducation populaire", souligne Mireille Rioux-Canals (DGER) pour apporter "un souffle de liberté dans les établissements". Les enseignants qui témoignent évoquent aussi l'intérêt du travail en équipe avec les enseignants de disciplines techniques qui semblent parfois très éloignées des préoccupations artistiques et culturelles. Ils disent aussi qu'ils accompagnent les élèves dans leurs projets, et donc qu'ils vont vers ceux qui sont le plus en difficulté, mais que ceux-ci peuvent aussi compter sur le soutien de leurs pairs.

Dans le cadre de leurs ALESA (associations des lycéens, étudiants, stagiaires et apprentis), les jeunes acquièrent les notions relatives à la citoyenneté en les expérimentant. Encore une raison, pour la ministre en charge de l'Education nationale, de plaider pour le développement des "conseils de la vie collégienne". Elle voudrait d'ailleurs voir revenir dans les collèges et les lycées, des cinéclubs "qui ont un peu disparu", et elle se demande si les collèges, qui doivent imaginer des jumelages avec des lycées professionnels et des CFA ne pourraient pas également s'associer à des lycées agricoles.

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