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Canopé : l'offre de service aux industriels, et à Amazon, mise en cause par l'édition privée

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 15 mars 2016.

Le SNE et "Les éditeurs d'éducation" (ex Savoir Livre, ndlr) dénoncent dans un communiqué "le partenariat du Réseau CANOPÉ, l’opérateur public du ministère de l’Education nationale, avec Amazon", ce qui "suscite stupéfaction, incompréhension et de nombreuses interrogations". Le Syndicat national de l'édition et l'association des principaux éditeurs scolaires s'inquiètent notamment de "la caution que semble apporter le ministère, via son établissement sous tutelle chargé d’une grande part de la mise en oeuvre de la stratégie numérique, à un acteur américain hégémonique dans le numérique" alors que le président de la République a annoncé le soutien de l'Etat au "développement de la filière éducative numérique française".

Interrogé par ToutEduc, Jean-Marc Merriaux répond que le réseau Canopé qu'il dirige est légalement "obligé d'offrir le même service à tout le monde". Dans le cadre de la transformation de l'opérateur public, marquée par l'unification du réseau, il a voulu "clarifier les relations avec les industriels", alors que, jusque là, chaque CRDP entretenait avec les entreprises privées des relations très variables de l'un à l'autre. Celui de Lille expérimentait l'auto-édition avec le logiciel d'Amazon. "Nous avons déjà signé des conventions avec Orange, Microsoft, Unowhy... à qui nous proposons un accompagnement pédagogique de leur offre (voir le site ici). En ce qui concerne Amazon, nous avons organisé 6 ateliers de 10 enseignants, ce qui ne devrait pas bouleverser le monde de l'édition ! Nous sommes dans un état de droit, on peut ne pas aimer Amazon, mais à ma connaissance, l'entreprise n'a pas été condamnée pour ses pratiques. Quant à l'auto-édition, elle fait partie des libertés publiques pour des enseignants dont les projets ont souvent été refusés par les éditeurs privés. Nous ne sommes pas co-éditeurs."

Il ajoute que le syndicat de l'édition continue de s'interroger sur cet opérateur qui est subventionné pour ses missions de service public, mais qui doit trouver 30 % de son budget en ressources propres et qui facture ses prestations aux industriels à prix coûtant augmenté d'une marge, "donc sans faire de concurrence déloyale". "Aujourd'hui, après notre réorganisation et avec un positionnement différent de ce qu'il était, on fait peur", commente Jean-Marc Merriaux.

Le SNE dénonce surtout la promotion de l'auto-édition, dont il se demande si "elle serait devenue la solution pour s’affranchir de l’édition d’éducation au moment où elle met tout en oeuvre pour accompagner la réforme des programmes applicable à la rentrée prochaine et le plan numérique voulu par le président de la République". Il évoque de plus "un acteur américain assez peu soucieux de la protection du droit d’auteur (...) à un moment où celui-­ci est attaqué à Bruxelles". Les "éditeurs d’Éducation" demandent au ministère qu'il précise "le rôle et les missions de son établissement public dans la mise en oeuvre de (sa) stratégie numérique".

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