Educatec-Educatice : satisfaction des exposants et de l'organisateur
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 15 mars 2016.
Le salon Educatice "a le vent en poupe", estime sa directrice, interrogée par ToutEduc. Déplacé après les attentats de novembre, le salon consacré à l'enseignement technique (et professionnel) et au numérique pour l'éducation, Educatec-Educatice, a fermé ses portes ce vendredi 11 mars. Ghislaine de Chambine n'a pas encore les comptes exacts des entrées, mais elle peut déjà dire que la journée de mercredi a été décevante du fait de la grève à la SNCF, la journée de jeudi a connu un nombre de visiteurs conforme à ce qui était attendu, et la journée de vendredi à peu près autant. "Les exposants sont relativement contents", et ils étaient même plus nombreux que ce qui était initialement prévu, quelque 10 % en plus.
En ce qui concerne les délégations étrangères, qui viennent acheter du matériel français, les Russes ont fait défaut, tout comme celles des pays d'Europe de l'Est. En revanche, sont venus les ambassadeurs de nombreux pays européens. Du côté Educatice, le salon a été "très dynamique", il est porté par les annonces de François Hollande concernant son "grand plan" pour le numérique à l'Ecole, l'Education nationale avait un stand pour organiser un "hackaton", la ministre a passé une demi-journée entière : "c'est un signe, et au prochain salon, au mois de novembre, elle nous a promis 'plein de choses' à annoncer."
L'ambiance est un peu différente du côté d'Educatec. "Ca roule toujours, les enseignants, les chefs de travaux et les inspecteurs viennent rencontrer les constructeurs", mais le nombre des entreprises qui travaillent pour l'éducation a diminué, les programmes ont changé, notamment dans la série STI2D (sciences et techniques de l'ingénieur) pour laquelle ils sont davantage généralistes, et requièrent moins de machines-outils. Ghislaine de Chambine regrette de plus que les deux salons professionnels n'aient pas été dans le même bâtiment que le salon "grand public", et qu'il n'y ait eu qu'une journée en commun. Le passage de l'un à l'autre facilite la venue des enseignants. L'édition de novembre 2016 d'Educatec-Educatice est prévue du mercredi 16 au vendredi 18 et proposera aux collectivités une nouvelle formule, avec des "rendez-vous d'affaires". Le salon européen ouvrira le 17 pour fermer ses portes le 20 novembre.
Voici par ailleurs des échos de conférences organisées sur le salon.
Pascal Charvet (inspecteur général, ancien directeur de l'Onisep) dénonce l'impasse faite par la mission Monteil (voir ToutEduc ici) sur le numérique à l'école primaire et l'absence de références aux travaux de didactique menés dans les Espé (écoles supérieures du professorat et de l'éducation). Pour lui, c'est dans le cadre des régions "que ça bouge", mais il faut "un cadrage et une cohérence d’ensemble" qui font défaut au niveau national, avec "de vrais médiateurs et des interlocuteurs dans les collectivités".
Pour Christine Lemoine, enseignante responsable du site Matern'ailes, les tablettes permettent aux élèves de s'enregistrer pour l'apprentissage des langues et deviennent "les feuilles de papier de l'oral". Pour Alexandre Acou, professeur des écoles à Paris, un blog de classe permet le partager des écrits, ce qui correspond au communiquer-échanger des nouveaux programmes. Pour Camille Martin qui enseigne en Segpa, les programmes légitiment sa pratique des TIC pour faire acquérir les compétences du cycle 3 à des élèves plus âgés. Plusieurs autres enseignants apportent au débat leurs expériences: les élèves sont auteurs et aussi éditeurs de textes dans le cadre d'échanges interclasses, ce qui constitue une motivation supplémentaire. Cela suppoe un "lâcher prise" de la part de l'enseignant qui intervient sur les écrits des élèves après coup.