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L'enseignement agricole privé mise sur ses 4ème-3ème, "poil à gratter" du système scolaire

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 01 mars 2016.

Le système scolaire agricole a conservé ses 4ème - 3ème, et celles-ci ne sont plus des classes de rattrapage pour des élèves des collèges "Education nationale" en difficulté, même si elles continuent d'en accueillir et qu'ils constituent peut-être 10 % des effectifs. Elles répondent à des choix tout à fait assumés des jeunes et de leurs familles. C'est le message qu'a voulu faire passer le CNEAP (l'enseignement agricole privé) à l'occasion du salon de l'agriculture, ce 1er mars. Le privé et les MFR (maisons familiales rurales) ont en effet davantage misé que le public sur cette spécificité que l'enseignement agricole a maintenue malgré le collège unique. Et à l'heure de la réforme du collège et des interrogations qu'elle suscite, ces classes constituent "le poil à gratter" du système scolaire.

"L'accompagnement personnalisé, l'aide à la construction d'un projet d'orientation, la pédagogie de projet, l'évaluation par compétences, les projets interdisciplinaires, les parcours, l'approche modulaire..., il y a longtemps que nous les pratiquons", explique Philippe Poussin, accompagné de deux élèves pour en témoigner. Pour le secrétaire général du CNEAP, ces classes constituent "un laboratoire" pour ces pédagogies qui permettent de limiter à 3 % le taux de décrochage en fin de 3ème. Quant à l'autonomie des établissements, elle favorise "un taux d'insertion" de 95 %. Il faut dire que les lycées  privés reçoivent une dotation en moyens non fléchés par niveaux. Et si l'équipe décide de renforcer l'enseignement pour les plus jeunes, qu'ils aient 35h de cours ou d'activités pédagogiques, et d'avoir des effectifs plus importants dans le second cycle, rien ne s'y oppose.

Des classes de 5ème ?

Pour la représentante de la DGER (la direction de l'enseignement du ministère de l'agricuture), la réforme du collège a été "l'occasion de réactiver" les spécificités de l'enseignement agricole. "Il faut qu'on progresse sur le lien entre enseignements généraux et projets." La publication du "socle commun", à l'élaboration duquel elle n'a pas été associée, a d'ailleurs permis de revisiter les référentiels. Interrogée par ToutEduc sur l'implantation de classes de 5ème dans l'enseignement agricole, pour respecter les textes sur le "cycle 4", "nous prônons l'innovation", répond-elle prudemment. Le ministère ne serait manifestement pas hostile à des expérimentations, mais sans s'engager sur les moyens, comme le souhaiterait le CNEAP. 

Quant aux deux chefs d'établissement, qui rappellent que seuls 15 à 20 % de leurs élèves sont fils ou filles d'agriculteurs, ils disent craindre que la réforme réussisse dans l'éducation nationale, ce qui leur ferait perdre un peu de leur singularité, mais c'est avec le sourire qu'ils le disent, leur inquiétude est feinte. De même, la DGER évoque "un renforcement de la collaboration" avec la rue de Grenelle. Les deux systèmes scolaires restent distincts, mais avec le sentiment qu'un rapprochement est en cours, et qu'il va, estime le CNEAP, dans le bon sens puisqu'il retrouve dans le projet de Najat Vallaud-Belkacem un certain nombre des idées qu'il lui avait présentées l'an dernier au salon.

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