Mayotte : la place des enseignants dans le mouvement social qui s'annonce
Paru dans Scolaire le mardi 01 mars 2016.
A Mayotte, l'intersyndicale (FO, CGT, FSU, FAEN, SUD, CFDT) considère que le Gouvernement n'a pas "jugé utile de s'atteler aux préoccupations des salariés" du département, et elle annonce "la reprise du mouvement de grève générale" à partir de la fin du mois de mars. Interrogé par ToutEduc par l'entremise de la FAEN en métropole, Momed Maoulida (syndicat des enseignants de Mayotte - FAEN), insiste sur le rôle des enseignants dans cette configuration.
A côté des problèmes généraux du département, le coût de la vie, plus élevé qu’en métropole, l'indemnisation insuffisante du chômage, des services de l'Etat qui "ne sont pas calibrés pour traiter des flux incontrôlables de population" du fait de l'immigration comorienne, il évoque les problèmes propres à la fonction publique, la demande d'indexation sur la Réunion, un processus d'intégration des "ex fonctionnaires de la collectivité territoriale" dans les corps de l’Etat selon des modalités "très désavantageuses", la mauvaise gestion des "très nombreux contractuels"... Mais il évoque aussi la situation propre au système scolaire, des effectifs très lourds et un déficit important en constructions, qui obligent les écoles primaires à fonctionner "en rotation". Dans le second degré, on compte 40 % de contractuels, le turn over des enseignants métropolitain est important, et se posent des problèmes de violence et d'insécurité. Et surtout, manque une ESPE (école supérieure du professorat et de l'éducation) pour assurer la formation des enseignants.