Rythmes scolaires : la liaison parents-enseignants-activités mal assurée (Unaf)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 25 février 2016.
Les deux tiers des enfants scolarisés en élémentaire dans une école publique participent aux NAP (nouvelles activités périscolaires), mais ce taux est plus faible à l'école maternelle ("44 % de ces enfants ne participent à aucune activité périscolaire"), et il varie selon les régions, de 20% en Alsace à 92 % en Aquitaine. C'est l'un des enseignements de l'enquête réalisée par l'UNAF (l'Union des associations familiales) sur la réforme des rythmes scolaires.
Elle montre aussi que la participation des enfants aux NAP varie avec la structure familiale. "Quand les deux parents (ou le parent seul) travaillent, 66 % des enfants (en élémentaire ou en maternelle, ndlr) participent aux nouvelles activités périscolaires contre 46 % quand au moins un des deux (ou le parent seul) ne travaille pas" : ils sont "plus disponibles pour venir chercher leurs enfants plus tôt et moins en capacité de financer les activités payantes". D'ailleurs, "la participation est plus forte quand les activités sont toutes gratuites (75 % de participation contre 60 % quand elles sont toutes payantes)", même si seuls 6 % des parents déclarent que "le motif de non-participation aux NAP est un motif financier". Les autres "préfèrent que leur enfant rentre plus tôt à la maison" ou considèrent "que les activités proposées manquent d’intérêt".
11 % des parents "ne savent pas" quand ont lieu les activités périscolaires
Ces activités se répartissent sur 4 jours pour 38 % des enfants et sur une seule journée pour 23 % des enfants, mais 11 % des parents ont coché "ne sait pas", et 66 % des parents déplorent un manque d’informations. Avec la réforme, un tiers d'entre eux estime "avoir moins de contacts qu’avant avec les enseignants" et surtout, ils sont 77 % à "ne pas avoir assez de contact avec les animateurs".
Deux fois sur trois, les activités périscolaires ont lieu en fin d’après-midi, et "pour 24 % plutôt après le déjeuner". Plus de la moitié des enfants se sont vu imposer le programme des activités, et "quand il y a un choix à opérer dans les activités, les parents n’ont pas eu à donner un accord pour 16 % des enfants". Les activités sont surtout "artistiques ou culturelles" ou physiques et sportives (pour les trois quarts des enfants), ludiques (pour la moitié d'entre eux). Ils font des activités manuelles (30 %), des jeux de ballons, du jardinage…. Mais seuls "14 % des enfants ont participé à des ateliers de lecture ou d’écriture ou encore à des jeux calmes", 5 % à des activités liées à l’informatique et "3 % à des activités scientifiques ou à des jeux de stratégie". Ils en sont plutôt satisfaits, "31 % des enfants aiment toutes les activités proposées et 46 % aiment certaines activités", mais le taux de satisfaction varie de 59 % dans la région Centre à 96 % dans le Limousin.
Un impact négatif sur la vie familiale
Les parents ont toutefois l'impression que la réforme a un effet négatif sur le bien-être de leurs enfants (42 % "plutôt", 27 % "très"), même s'ils estiment "que le personnel qui encadre les activités est plutôt compétent" et que les nouvelles activités périscolaires "sont intéressantes ou amusantes". L'impact sur l’organisation de leur vie familiale est déterminant et ils sont près de 70 % à considérer qu'il est "plutôt négatif", qu'il s'agisse de l’équilibre entre vie familiale et professionnelle, sur les activités extrascolaires des enfants ou sur la garde des enfants. Ils sont près d'un sur deux à souhaiter que soit revue "l’organisation des temps de l’enfant à l’école", et beaucoup "aimeraient que les devoirs et les leçons soient faits à l’école et non pas à la maison".
Interrogés sur les APC (activités pédagogiques complémentaires), les parents déclarent que 27 % des enfants en ont bénéficié et "la perception de ce soutien scolaire supplémentaire est largement positive".
Pour l’Unaf, les écoles "améliorer la communication auprès des parents" et les enseignants devraient être "parfois présents lors des sorties d’école à 16h30, soit le matin avant le début de la classe". Les écoles et les communes "doivent trouver des aménagements pour mieux fluidifier les différents temps des enfants". Les entreprises ont aussi un rôle à jouer "pour mieux prendre en compte la parentalité et les contraintes des parents de jeunes enfants".
L'enquête a été réalisée par internet auprès de familles "qui ont au moins un enfant scolarisé en primaire en école publique". Près de 4 000 questionnaires ont été complétés (ici)