France : la part d'élèves peu performants a augmenté en mathématiques et en compréhension de l’écrit (OCDE)
Paru dans Scolaire le mercredi 10 février 2016.
En France, 22% des élèves de 15 ans étaient peu performants en mathématiques en 2012 (moyenne OCDE : 23%), 19% en compréhension de l’écrit (OCDE : 18%), 19 % en sciences (OCDE : 18%) et 13% dans l’ensemble de ces trois matières (OCDE : 12%), observe l'OCDE dans son rapport sur les élèves peu performants, diffusé ce 10 février. Cette proportion a augmenté de 6 points de pourcentage en mathématiques entre PISA 2003 et PISA 2012, de 4 points de pourcentage en compréhension de l’écrit depuis PISA 2000, et est resté inchangée en sciences depuis PISA 2006.
Près d'un tiers (30%) de ces élèves fréquentent un établissement où 30%, voire davantage, des effectifs sont peu performants en mathématiques, environ 20% un établissement où 50%, voire davantage, des effectifs sont dans ce cas, et environ 7% un établissement où 80% des jeunes ont un niveau faible.
Une différence entre redoublants et non-redoublants particulièrement marquée en France
Quels sont les facteurs de risque ? La probabilité de se retrouver en difficulté est plus forte "pour les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé, de sexe féminin, issus de l’immigration, parlant en famille une autre langue que la langue d’enseignement, n’ayant pas été préscolarisés, ayant déjà redoublé une classe et scolarisés en filière professionnelle". Ainsi, un adolescent d'origine défavorisée est plus de 4 fois plus susceptible d’être peu performant qu’un jeune issu d’une famille aisée. Environ 40% des élèves défavorisés présentent un niveau faible en mathématiques, contre seulement 5% de leurs pairs favorisés.
Quant au redoublement, 57% des adolescents de 15 ans ayant déjà redoublé peinent en mathématiques (moyenne OCDE : 54%), contre 8% des élèves n’ayant jamais redoublé (moyenne OCDE : 18%). À noter, la France compte parmi les trois pays de l’OCDE où la différence de pourcentage d’élèves peu performants entre les redoublants et les non-redoublants est la plus marquée.
Établissements défavorisés : des élèves 40 fois plus susceptibles d’être peu performants
Sans surprise, en France comme dans les autres pays de l’OCDE, les jeunes en difficulté "sèchent" davantage les cours, consacrent moins de temps à leurs devoirs et s'avèrent moins persévérants.
Au niveau local, les adolescents scolarisés dans des établissements défavorisés sur le plan socio-économique sont plus de 40 fois plus susceptibles d’être peu performants en mathématiques que leurs pairs scolarisés dans des établissements favorisés.
Autre constat présenté par l'OCDE, pour le moins surprenant car il paraît aller à l'encontre de ce qui communément admis, les élèves scolarisés dans des établissements privés sous contrat seraient "plus de deux fois plus susceptibles d’être peu performants en mathématiques que leurs pairs scolarisés dans des établissements publics".
La note sur la France est consultable ici
Diane Galbaud