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Le SNEP pensait que l'EPS était enfin reconnue comme "une discipline importante", il lance un appel

Paru dans Scolaire le mardi 09 février 2016.

Avec le socle commun et les nouveaux programmes, "on pensait qu'on avait gagné, que l'idée que l'EPS est une discipline importante s'était imposée", puis une nouvelle version des programmes est arrivée, et pour le SNEP, ils sont très décevants. Conjugués à la réforme du collège et aux modalités d'évaluation du DNB (le brevet), ils justifient que le syndicat FSU des professeurs d'éducation physique et sportive lance un "appel" pour demander au Gouvernement "de revoir les programmes du collège, redonner une place spécifique à l'EPS au brevet, assurer les horaires officiels (...), développer les équipements sportifs". Il a déjà été signé par des sportifs comme Muriel Hurtis ou Daniel Herrero, des syndicalistes (de la FSU essentiellement), des parents d'élèves comme Valérie Marty, présidente de la PEEP (mais la FCPE a refusé de se joindre), des intellectuels comme Roland Gori ou Philippe Meirieu... 

Lors de sa présentation à la presse, ce 9 février, les secrétaires nationaux du syndicat ont longuement dénoncé "le revirement" sur les programmes, entre la première version, soumise à consultation des enseignants, et qui, "malgré quelques critiques sur leur architecture, un peu compliquée", leur convenaient, et la seconde qui constitue "une rupture" et provoque "une réaction violente" dans les établissements. Ont notamment disparu des contenus spécifiques. Il n'est plus question de savoir nager 50 m en crawl, ou durant 12 minutes, la nage n'est plus désignée comme un apprentissage obligatoire. Il faudra en revanche "réussir un déplacement dans un milieu plus ou moins connu". Les finalités sont décrites de façon si générale que chacun les interprétera à sa façon, "c'est le cadre national qui explose".

Deux craintes majeures

En ce qui concerne l'évaluation pour le DNB, elle s'inscrira dans le cadre des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), donc à l'oral. Les élèves parleront de ce qu'ils auront fait, mais ne feront plus. Quant à la réforme du collège, elle induit une limitation des horaires à 26h, ce qui constitue "un coup de rabot dévastateur". Au-delà, s'expriment deux craintes. Les moyens supplémentaires alloués pour la réforme du collège seront, dans plusieurs académies, absorbés par la hausse démographique, et ce sont les classes à projet sportif qui vont en faire les frais. En Guadeloupe, qui connaît une importante baisse démographique, et qui perd 35 postes, 10 sont des postes d'EPS. L'académie de Montpellier aura 600 élèves de plus, mais 500 heures de moins dans les collèges, celle de Nantes privilégie les collèges aux dépens des lycées, tandis que celle de Rouen avantage les lycées. L'académie de Grenoble n'ouvrira pas les 16 sections sportives qui étaient en projet.

Les professeurs d'EPS sont convaincus qu'ils seront les perdants de la répartition des dotations horaires dans les collèges d'autant que, et c'est leur seconde crainte, ils voient revenir "la dichotomie entre disciplines fondamentales et disciplines d'éveil", l'EPS sera "au service des autres disciplines" et non pas "une voie originale de réussite" comme la première version les programmes le leur donnait à penser.

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