Vers une rénovation du bac pro "service de proximité et vie locale" ? (CPC-études)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 02 février 2016.
"Cette mode de donner des sigles aux bacs, c’est juste ahurissant pour les professionnels, nos élèves se présentent en disant : 'je suis élève en seconde ou en première bac pro SPLV service de proximité et vie locale', les gens disent 'non merci'. Moi je leur dit de se présenter en disant bac pro social…" Cette enseignante, comme les auteures de la revue "CPC études" qui vient de paraître, souligne le manque de visibilité et de lisibilité du bac pro SPLV.
Pour mieux cerner les métiers de la médiation et de l’intervention sociale et la place qu’occupe aujourd’hui le bac pro SPLV, Françoise Kogut-Kubiak et Valérie Gosseaume, chargées d’études au Centre d’études et de recherche sur les qualifications (Céreq), reviennent sur l’historique de la création de ce bac fin 2004. Il correspond d’une part aux demandes des organismes de HLM qui constatent "l’émergence d’un réel besoin en matière de gestion de proximité de l’habitat à côté du métier traditionnel de gardien d’immeubles pour assurer une interface entre usagers et bailleurs sociaux" et d’autre part de la Délégation interministérielle à la ville qui "engage une réflexion sur les emplois de la ville et de la médiation sociale".
Avec des cibles professionnelles peu précises qui participent sans doute à son manque visibilité le référentiel du bac pro SPLV décline néanmoins quatre domaines : "L’environnement social de l’intervention professionnelle" (S1) ; "Les milieux professionnels et les modes d’interventions" (S2) ; "Le cadre juridique appliqué aux interventions professionnelles" (S3) ; "Les techniques de communication et de médiation sociale" (S4).
Deux diplômes distincts ?
Des domaines qui pourraient être remis en cause dans le cadre d’une future rénovation. En effet, "l’analyse des emplois ciblés par le diplôme a montré qu’il y a lieu de distinguer les activités qui relèvent de la gestion du patrimoine locatif des trois autres champs professionnels", ont constaté les auteures de l’étude. "On pourrait même aller jusqu’à se demander s’il n’y a pas lieu de créer un diplôme spécifique pour ce champ professionnel qui permettrait de constituer une filière à part entière sur le secteur de l’habitat (social ou autre), compte tenu de l’existence actuelle du CAP gardien d’immeubles et du BTS professions immobilières et de l’absence de diplôme sur le logement social".
Finalement cette enquête débouche sur deux possibilités : "La première inclut deux blocs distincts, l’un tourné vers la gestion du patrimoine locatif versus gestion technique du logement et l’autre vers les activité d’accueil, d’information, d’orientation, d’animation et d’accompagnement social". Reste à trouver un intitulé suffisamment fédérateur pour inscrire cet ensemble dans un cadre général d’activités renvoyant au secteur "social". La deuxième proposition consiste à isoler ces deux blocs d’activité en deux référentiels pour construire deux diplômes distincts : l’un sur le logement social et l’autre plus centré sur l‘accompagnement social.
Revue CPC études – 2015 n°1 sur eduscol et sur cereq.fr