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Grève du 26 janvier : 50 % de grévistes dans les collèges selon le SNES. Une analyse de l'écart avec le chiffre ministériel.

Paru dans Scolaire le mardi 26 janvier 2016.

Selon le SNES, quelque 50 % des enseignants des collèges seraient en grève ce 26 janvier (22 % selon le ministère). Le communiqué officiel évoque une "quatrième journée de grève nationale majoritaire" sans plus de précision, mais son chargé de communication donne ce chiffre, tout en reconnaissant à mi-mots qu'il est fondé sur les indications communiquées par les militants dans les établissements, donc là où l'organisation syndicale est implantée, et qu'il est donc sur-estimé. 

Rappelons que les chiffres du ministère sont eux aussi structurellement faux, mais sous-estimés, puisqu'ils rapportent le nombre d'enseignants d'un établissement du second degré qui n'assurent pas leur cours à 8h le matin à l'ensemble des enseignants de cet établissement, alors qu'une proportion non négligeable d'entre eux n'a pas cours à cette heure là. Cette proportion n'a jamais été sérieusement évaluée, malgré les efforts conjugués de Laurent Frajerman (centre d'histoire sociale de Paris-I et institut de recherche de la FSU) et de ToutEduc qui a choisi de majorer de 60 % les chiffres officiels (voir le blog Les déchiffreurs ici et ici). Quoi qu'il en soit, la grève est davantage suivie dans les collèges que dans les lycées, et ce surcroît de mobilisation peut sans doute être imputé au mot d'ordre "anti-réforme".

Pour ne prendre que les chiffres du ministère, la participation à la grève anti-réforme du collège le 19 mai était de 28 %, elle était le 11 juin de 12 % et le 17 septembre de 16 %.

Etudiant la conflictualité dans l'Education nationale depuis 2005, Laurent Frajerman montre qu'elle est 4,5 fois plus importante que parmi les salariés du privé. Il montre aussi une baisse très nette depuis 2012 : "Le centre gauche anesthésie le mouvement social, du moins au début." Les chiffres transmis par l'Education nationale au ministère de la Fonction publique chaque fin d'année sont supérieurs, jusqu'à 50 %, aux chiffres qu'il communique "à chaud", ce qui témoigne d'une sous-évaluation connue des services académiques, mais ils ne sont pas publiés ni détaillés par grève et par académie. C'est pourtant possible, puisque le ministère publiait, alors que Claude Allègre était ministre, deux chiffres, le taux rapporté au nombre total des enseignants et le taux rapporté au nombre total des enseignants attendus, une pratique qui a été abandonnée en 2002. Le ministère n'a jamais publié le nombre des retraits sur salaires, chiffre qui serait donné quelques mois plus tard, mais serait riche d'enseignements.

Des biais existent également pour les chiffres relatifs au nombre des enseignants grévistes dans le 1er degré, où le nombre des enseignants attendus est légèrement inférieur au nombre des enseignants d'une école, du fait des congés maladie ou des journées de formation.

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