PEEP : "2016 sera l'année des parents" et de leur "grand rêve" (V. Marty) (exclusif)
Paru dans Scolaire le samedi 16 janvier 2016.
Pour la présidente de la PEEP, "l'Ecole française cultive l'entre-soi, elle a peur de l'intrusion des parents d'élèves... comme les parents craignent le jugement des enseignants". Mais, ajoute Valérie Marty, qui adressait hier 15 janvier ses voeux aux responsables de la fédération de parents d'élèves, "il y a un frémissement, et l'engagement de la ministre auprès des fédérations de parents d'élèves y est pour beaucoup".
Pourtant, "que le chemin fut long pour en arriver à essayer de trouver une solution aux difficultés rencontrées par ces milliers de bénévoles qui jonglent entre vie professionnelle, associative et familiale"! Sans le dire explicitement, Valérie Marty entérine les pistes actuellement à l'étude au ministère, 10 jours par an "pour les représentants de parents d'élèves exerçant une activité professionnelle" et qui doivent "porter la voix des parents dans les instances départementales et académiques de l'Education nationale". Elle évoque aussi "une possible indemnisation", "une charte des entreprises dans leur reconnaissance des parents élus", "des espaces parents" dans les établissements, "gérés et pensés par les parents", insiste-t-elle, avant de parler d'un "grand rêve"; "être reconnu par l'institution", "participer aux décisions de l'Ecole", "co-construire les projets d'école et d'établissement", voire "les projets académiques" et les "politiques régionales d'éducation". Car les parents élus "ne sont pas les gentils organisateurs des kermesses" ! Ils sont des médiateurs en cas de difficultés, et ils traduisent en langage courant le discours de l'institution, avec ses sigles incompréhensibles.
La rareté de l'écoute des adultes
La présidente de la PEEP pense aussi, et d'abord, aux élèves : "Je suis toujours assez surprise par la rareté des instances de parole pour les jeunes, peut être particulièrement à l'école, et plus encore, par la rareté de l'écoute des adultes." Elle attend beaucoup des conseils à la vie lycéenne et des conseils à la vie collégienne. Elle en appelle aussi à l'Ecole comme aux parents pour apprendre aux jeunes à "ne ne pas avoir peur de l'autre, du monde en général, et du monde professionnel en particulier", et elle dénonce "la discrimination latente qui perdure dans notre société" : "nous avons tous en tête un exemple de ces jeunes qui, en raison de leur nom, ou de leur sexe, ont des difficultés à trouver un stage."
V. Marty prend aussi soin de préciser la position de la fédération, "ni partisane, ni dogmatique", mais soucieuse de "bousculer les clivages", "acteur constructif et moderne de l'Ecole", "ni contre les enseignants, ni, à tout prix, pour les parents", mais "toujours pour les élèves". A noter encore que 2016 "verra la parution du premier numéro (de la revue) du comité de réflexion famille-Ecole" que la Peep a fondé et qui est présidé par J-L Auduc.