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L'enseignement explicite : une notion qui a besoin d'être explicitée (centre Alain Savary)

Paru dans Scolaire le samedi 16 janvier 2016.

"L'enseignement explicite" s'impose progressivement dans le paysage éducatif français, ce qui justifie la publication par le centre Alain Savarry (IFE) d'un "4 pages" pour expliciter ce concept, lequel figure sans commentaires dans le référentiel de l'Éducation prioritaire ("enseigner plus explicitement les compétences que l’école requiert pour assurer la maitrise du socle commun"), et dans les programmes qui viennent d'être publiés pour les cycles 2, 3 et 4. En effet, ce vocable est "utilisé par plusieurs courants de recherche" qui ne lui donnent pas nécessairement le même sens, à Clermont-Ferrand où l'on insiste sur l'importance des répétitions et des verbalisations, au Canada où l'on met l'accent sur l'explicitation des intentions de l'enseignant et sur la décomposition des savoirs en éléments simples, à Paris-VIII où l'on veut aider les enseignants "à se focaliser sur l’activité intellectuelle des élèves" tandis que le GFEN attire l'attention sur le risque d' "une adaptation des tâches dans le sens de la simplification, de la fragmentation, d’un surcroît d’aide" qui contribuerait à accroître les inégalités...

Pour éviter de rester dans l'abstraction, le document synthétique donne l'exemple emblématique, popularisé par Stéphane Bonnery, d'un enfant qui s'imagine avoir fait son travail parce qu'il a bien colorié sa carte avec des nuances de vert et de marron, mais qui n'a pas compris le sens de l'exercice, différencier les reliefs. 

Le risque d'une explicitation à l'infini

Et pour aller au-delà, le document invite à s'interroger sur "ce qui fait la spécificité des savoirs scolaires par rapport aux savoirs du quotidien" et à distinguer deux moments d'explicitation, l'explicitation des finalités de la tâche demandée et l'explicitation "des procédures, stratégies ou connaissances à mobiliser pour traiter la tâche". Du coup se pose un autre problème, ne pas "ralentir démesurément la leçon en allongeant le temps de consigne ou de parole magistrale" alors que certains élèves "se jettent sur les tâches scolaires sans prendre le temps du recul". Bref, "tout expliciter est tout à fait impossible : l’enseignant ne peut expliciter à l’infini." 

Le document (ici) se prolonge avec deux autres documents, l'un sur les outils pour la formation des enseignants (ici), l'autre qui montre notamment comment "des changements minimes permettent d'obtenir des progrès importants" (ici).

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