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Climat scolaire : "petits gestes, grands effets" (Séminaire Canopé-MGEN)

Paru dans Scolaire le jeudi 14 janvier 2016.

"Ces dernières années, on a trop technicisé l’acte d’enseigner. Le climat scolaire n’est pas seulement une affaire de vie scolaire de la responsabilité du chef d’établissement, tout commence dans la classe et la réforme du collège qui s’annonce va obliger les enseignants à travailler autrement. Le climat scolaire est une clé d’entrée de la réforme", a affirmé André Canvel, le délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre les violences scolaires, en introduction au séminaire intitulé "Climat scolaire : tous mobilisés !" hier le 13 janvier à Paris.

Organisé par Canopé, la MGEN et l’ADOSEN, ce séminaire a réuni des enseignants, des chefs d’établissement, des inspecteurs, des élus et des parents d’élèves venus témoigner des actions, projets et dispositifs qu’ils mettent en place pour garantir un climat scolaire de qualité. Pour Caroline Veltcheff, IA-IPR établissements et vie scolaire, chargée de mission prévention, "le climat scolaire, c’est l’affaire de tous quel que soit son rôle. L’enfant, puis le jeune côtoie toute une chaîne d’adultes depuis son domicile jusqu’à l’école et d’un adulte à l’autre le discours doit être le même".

Sept facteurs déterminants

Auteure du livre "Pour un climat scolaire positif", Caroline Veltcheff a rappelé les sept facteurs déterminants du climat scolaire issus des recherches d’Éric Debarbieux : "Avant tout, la stratégie d’équipe, ensuite la justice scolaire, les problèmes de violences et de harcèlement, la coopération entre élèves, la coéducation, les pratiques partenariales et la qualité de vie à l’école." Elle ajoute : "Ces sept facteurs sont interdépendants et ce qui va caractériser l’approche systémique, c’est la possibilité d’interroger l’un ou l’autre facteur, d’opérer sur l’un d’entre eux mais, de ce fait, d’agir sur leur totalité".

Jean-Pierre Félix, directeur adjoint du centre académique d’aide aux écoles et aux établissements (CAAE) et des équipes mobiles de sécurité (EMS), a décrit la méthode qu’il a suivie dans l’académie de Versailles : "Dans le cas d’un établissement où surgissent des problèmes de harcèlement, il faut d’abord établir un diagnostic. On a fait passer un questionnaire d’une soixantaine d’items par niveau de classe qui ne se limitait pas à une enquête de victimation des élèves mais qui cherchait aussi à mesurer le ressenti des enseignants. On a obtenu un indicateur de climat scolaire et un indicateur de victimations multiples qui nous ont permis de savoir où et comment agir. Nous avons mené cette enquête sur 40 collèges sur deux ans et, comme l’a souvent constaté Éric Debarbieux, la simple prise en compte du problème a fait bouger les lignes".

Pour Anne-Laure Arino, principale de collège dans l’Essonne, l’action pour améliorer le climat scolaire a démarré par la création d’une classe de 6e coopérative. D’abord composée d’enseignants et d’élèves volontaires, elle respecte aujourd’hui une plus grande hétérogénéité. "Le succès de cette classe a eu des répercussions sur l’ensemble de l’établissement", constate-t-elle. "De là est né le projet d’établissement CAP 2019, Vers une école de la réussite de tous, C comme coopération, A comme ambition et P comme parcours".

Petits gestes grands effets

Le constat est le même pour Emmanuelle Piévic, IEN à Paris : "La première année, j’ai demandé aux enseignants de choisir deux des sept facteurs d’amélioration du climat scolaire et la seconde année, je leur ai demandé de réfléchir au travail en équipe, à la justice scolaire et à la motivation des élèves. Je me déplace souvent, je les accompagne, ils me disent ce qu’ils font… Je leur donne envie d’agir, je les aide à avoir confiance en eux. J’ai de très bons contacts avec eux. Il faut sortir du rapport autorité/soumission".

Pour tous les intervenants, les programmes d’amélioration du climat scolaire prennent du temps. "Dans l’Ontario où on compte 47 nationalités dans les établissements, ils ont mis 10 ans !" Caroline Veltcheff insiste : "On peut ainsi résumer la méthode climat scolaire : petits gestes, grands effets. Il ne s’agit pas de faire beaucoup de choses et de s’épuiser, mais de bien choisir l’action la plus pertinente compte tenu de son impact systémique sur les différents facteurs du climat scolaire." Pour André Canvel, "plutôt que de vivre ensemble, il s’agit de faire ensemble pour apprendre."

"Pour un climat scolaire positif", Caroline Veltcheff, Canopé Editions, 9,90€

 

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