La notion du temps s'acquiert entre 6 et 8 ans (étude de l'Inserm)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 11 janvier 2016.
Quand et comment les enfants apprennent-ils la notion du temps ? C'est la question analysée par des chercheurs de l'Inserm dans une étude diffusée le 4 janvier. Selon leurs conclusions, l'usage des unités temporelles (heures, jours, mois, années...) s'acquiert essentiellement entre 6 et 8 ans.
Cette recherche a été conduite auprès de 105 enfants âgés de 6 à 11 ans scolarisés en région parisienne. Via un questionnaire, ceux-ci devaient par exemple évaluer les durées séparant quatre stades de la vie d'une personne représentés en images (bébé, enfant, adulte, vieillard). Autre exercice : indiquer l'heure affichée par les aiguilles de cinq montres identiques dessinées sur une feuille de papier. On leur demandait aussi de préciser le temps les séparant de leur précédent et de leur prochain anniversaire, ou encore d'estimer la durée de l'entretien passé avec les chercheurs...
La connaissance du temps liée aux compétences numériques
Les enfants ont également passé une série de tests pour évaluer leur capacité à manier les nombres. Objectif : déterminer le lien entre leur connaissance du temps et différentes compétences numériques. Selon les résultats de l'étude, ce lien ne fait aucun doute. Quatre facteurs contribuent à hauteur de 75% dans l'acquisition des grandes unités de temps : primo, la connaissance "académique" des nombres, soit la capacité à les lire, les écrire et à calculer ; secundo, l’aptitude à "faire correspondre un nombre à une distance", autrement dit à positionner un nombre sur une échelle ; tertio, la mémoire de travail (mémoire à court terme) qui permet de comparer des nombres présentés à l'oral ; quatro, la capacité à remettre un nombre dans un contexte. Exemple de contextualisation : l'enfant est capable d'estimer que "dix", c'est beaucoup si l'on parle du nombre d'enfants dans une famille, mais peu s'il s'agit de feuilles sur un arbre.
Désormais, les chercheurs souhaitent reproduire l'étude sur un plus grand nombre d'enfants par classes d'âge. Pour l'heure, ils reconduisent l'expérience auprès d'enfants souffrant de pathologies générant des difficultés dans le traitement des unités temporelles (dyslexie, tumeurs du cerveau…). La finalité est d'identifier les facteurs à l'origine des difficultés, pour mettre au point des méthodes d'acquisition de la notion du temps mieux adaptées.
Le compte rendu de cette étude est consultable ici
Diane Galbaud