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Orientation et prévention du décrochage : une évolution de la culture enseignante

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 08 janvier 2016.

La culture des enseignants des lycées est-elle en train de changer, dans la mesure où ils sont davantage sollicités pour suivre l'inscription de leurs élèves sur APB et pour éviter le décrochage ? ToutEduc a posé la question à la ministre de l'Education nationale à l'occasion de l'inauguration du salon APB ce 8 janvier. Najat Vallaud-Belkacem a le sentiment que cette "culture était déjà là", mais que les mesures prises ces dernières années "visent à la valoriser, ou à la faire émerger", notamment du fait de la nomination d'un "référent décrochage" dans les établissements. "Mais nous ne pouvons pas prétendre que nous partions de rien", insiste-t-elle. Florence Robine ajoute que "les enseignants se sentent investis".

Mehdi Cherif, CSAIO (chef du service académique de l'information et de l'orientation) de Créteil estime de même que "chaque enseignant se sent un rôle à jouer". Le nombre des décrocheurs, des élèves qui sont sortis du système scolaire avant d'obtenir le diplôme visé, est passé de 13 500 en 2014 à un peu moins de 12 000 l'an dernier. C'est pour lui le résultat d'un travail sur la prévention du décrochage. On ne pense plus que la difficulté que représente un élève absentéiste ou perturbateur doive être traitée par une structure externe à l'établissement, ou déléguée par l'enseignant à la vie scolaire...

La semaine de la persévérance

Laurent Hugot, son homologue pour la capitale, où le nombre des décrocheurs a diminué de 10 % environ (4 300 cette année) évoque "une tendance à la baisse depuis 4 ou 5 ans", et les personnels de direction ne pensent plus que ce ne soit pas leur problème, même si la prise de conscience ne s'est pas encore faite partout.

Suzel Prestaux, CSAIO de Versailles, qui enregistre également une baisse de ses "perdus de vue", passés à quelque 12 000 à 10 000, estime, même si elle est très prudente sur le sujet, qu'au moins la moitié des enseignants "se sentent concernés et questionnent leur pratique". Pour elle aussi, "la culture est en train de changer". Il y a quatre ans, lors du premier séminaire qu'elle avait organisé sur ce thème, seuls étaient venus des personnels de direction et d'inspection, ce n'est plus le cas, et les enseignants s'interrogent sur ce qu'ils peuvent faire dans leurs classes. L'académie a inauguré la "semaine de la persévérance", depuis reprise par d'autres académies, et qui a participé à cette évolution. Pour elle, il y a là convergence avec les réformes du collège et de l'évaluation qui visent une école à la fois "exigeante et bienveillante".

A côté du travail de prévention, il y a le travail de raccrochage pour le retour en formation. Suzel Prestaux considère que le "noyau dur" représente un peu moins de la moitié des "perdus de vue", mais sur ces 4 500 jeunes qu'elle voit comme des "décrocheurs réels", quelque 2 000 sont injoignables, disparus. Les autres, elle espère bien les convaincre de reprendre une formation. C'est ce qu'ont fait 2 200 jeunes de l'académie de Créteil, mais, ajoute Mehdi Cherfi, "pour nous, l'enjeu est là : avoir quelque chose à leur proposer, nous ne devons pas les louper !"

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