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Les élèves se sentent plutôt bien dans leurs lycées et collèges, qui sont plutôt paisibles, mais... (Depp)

Paru dans Scolaire le mercredi 06 janvier 2016.

La Depp, le service statistique de l'Education nationale, publie ce 6 janvier deux notes d'information et un numéro de la revue "Education et formations" relatifs au bien-être, au climat, et aux violences scolaires. Il en ressort d'abord que la plupart des élèves se sentent bien dans leur lycée et que la plupart des établissements sont calmes. Ce tableau d'ensemble comporte pourtant quelques ombres.

Si 96 % des élèves des lycées "généraux et technologiques" et 90 % des élèves des lycées professionnels déclarent "se sentir bien dans leur établissement" et si près de 9 sur 10 ont "de bonnes relations avec les enseignants", 5 % des lycéens "déclarent un nombre d’atteintes allant d’une victimation modérée à une forte multivictimation pouvant s’apparenter à du harcèlement". A noter encore qu'ils ne sont que 7 sur 10 à trouver les punitions justes, et les garçons, plus souvent punis que les filles ont plus souvent un sentiment d'injustice. "Sur tous ces aspects, les lycéens ont une opinion très proche des collégiens" qui avaient été interrogés en 2013, mais "ils sont 95 % à déclarer une absence de violence dans leur établissement alors qu’ils ne sont que 77 % pour les collégiens". Alors que près de 18 % des collégiens ont été victimes de coups en 2013, ce n'est le cas que de 3,7 % des lycéens. 5,2 % des collégiens ont été victimes de racket contre 1,7 % des lycéens, les blessures par arme concernent 2% des collégiens, moins de 1 % des lycéens, les injures par mail 0,9% des collégiens, 0,4 % des lycéens, En revanche, 30 % des lycéens ont été témoins d'insultes homophobes.

Le point de vue des chefs d'établissement

Quant aux chefs d'établissement (collèges et lycées publics uniquement), ils ont signalé "en moyenne 12,4 incidents pour 1 000 élèves, un chiffre comparable à celui de l’année précédente". En ce qui concerne les lycées professionnels, "la tendance à la hausse constatée depuis plusieurs années semble enrayée", mais le niveau de violence reste élevé "avec 24,2‰ incidents contre 12,4 ‰ en moyenne en collège et à 5,3 ‰ dans les LEGT et les lycées polyvalents. La plupart de ces incidents graves "relèvent des violences verbales, qui comptent pour 42 % des faits, dont plus de la moitié à l’encontre des enseignants".

A noter que si les incidents graves "sont fortement concentrés" dans quelques établissements, ils sont plus souvent que dans les autres des violences verbales à l'encontre des enseignants : "Parmi l’ensemble des violences recensées dans les 5 % d’établissements les plus violents, 31 % sont des violences verbales à l’encontre des enseignants ; celles-ci ne concernent que 14 % des violences déclarées par les 70 % d’éta- blissements les moins violents."

"Viennent ensuite les violences physiques, généralement entre élèves, qui représentent 30 % des incidents." Les autres formes de violence (à caractère sexuel, racket, atteintes à la vie privée) comptent chacune "pour moins de 3 % des incidents recensés". Parmi les comportements illégaux ou à risque n’impliquant pas de victime, "la part de la consommation de stupéfiants est à nouveau en hausse cette année, et atteint 3,8%". La consommation d'alcool ou de stupéfiants et le trafic de stupéfiants "sont plus fréquents aux abords immédiats de l’établissement (30 % des cas) ou à l’internat (29 % des cas)".

Des indicateurs empreints de subjectivité

Dans l'avant-propos du numéro d’Éducation & formations consacré au climat scolaire et au bien-être à l'école, les auteurs soulignent le caractère subjectif des divers indicateurs. Ils estiment de plus que "le lien entre le bien-être ou le climat scolaire et d’autres critères d’évaluation du système éducatif, notamment les compétences disciplinaires, est délicat" car les relations sont "probablement réciproques", un sentiment de bien-être favorisant les apprentissages et la réussite des élèves contribuant à l'amélioration des relations entre les acteurs.

Ce sont donc des "outils statistiques assez complexes" qui sont requis pour saisir des phénomènes multidimensionnels, comme le rappelle Eric Debarbieux. Benjamin Beaumont montre d'ailleurs "que les chefs d’établissement évoquent très majoritairement un climat scolaire positif", mais que "ce constat moyen masque des variations selon les caractéristiques de l’établissement". Sophie Cristofoli étudie pour sa part le lien entre absentéisme et climat scolaire : "les élèves absentéistes ont souvent une vision plus négative de l’école, pour les aspects pédagogiques", mais leur comportement "est tout à fait compatible avec un réseau amical développé", et donc un certain bien-être. Une autre étude montre que "le climat scolaire peut compenser l’influence du milieu social sur les résultats scolaires", à la condition toutefois, comme le montre un autre article, que les enseignants ne renoncent pas "à prendre en charge certains élèves 'inintéressés', se contentant d’exiger d’eux la tranquillité"...

La note d'information "Neuf élèves sur dix déclarent se sentir bien dans leur lycée" est téléchargeable ici

La note d'information "Les signalements d’incidents graves dans le second degré public sont stables en 2014-2015" est téléchargeable ici

Le numéro 88-89 de la revue "Éducation et formations", "Climat scolaire et bien-être à l'école" est téléchargeable ici

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