Staps-Creps : quel rapprochement après les annonces de N. Vallaud-Belkacem et de T. Mandon ?
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 09 décembre 2015.
Lors de leur conférence de presse commune consacrée à l'amélioration de l'orientation vers l'enseignement supérieur, T. Mandon et N. Vallaud-Belkacem ont évoqué "des mesures spécifiques pour la filière Staps" (sciences et techniques des activités physiques et sportives), qui "fait partie des plus demandées par les bacheliers" et qui concentre "la majeure partie des problèmes quantitatifs" de l'université, du fait notamment de l'inscription de jeunes qui ne connaissent pas réellement les contenus de la formation, sous-entendu leur haut niveau de scientificité, et de l'afflux d'étudiants qui visent des études de masseurs-kinésithérapeutes. Le secrétaire d'Etat en charge de l'enseignement supérieur et la ministre de l'Education nationale évoquent des "passerelles" avec Jeunesse et Sports et ils citent comme faisant référence "le partenariat entre le Creps et l'UFR Staps sur le site de Toulouse", mais sans préciser ce dont il s'agit. Le ministère n'a pas réagi à notre demande d'informations complémentaires.
Interrogé par ToutEduc, Jean-Paul Krumbholz, secrétaire général du SNAPS (le syndicat UNSA des activités physiques et sportives) parle d'une autre difficulté de la filière, le manque de débouchés dans les métiers de l'encadrement sportif, qui sont réservés aux titulaires des diplômes du ministère de Jeunesse, de l'Education populaire et des Sports (brevet professionnel de niveau IV, diplôme d'Etat de niveau III et diplôme d'Etat supérieur de niveau II, ici). Peut-on imaginer une refonte des diplômes qui donnerait aux titulaires d'une licence la possibilité d'encadrer des activités sportives, au-delà de la carte professionnelle à laquelle ils peuvent déjà prétendre, mais qui correspond à un niveau IV ? Cela lui paraît assez peu probable. La licence Staps peut-elle évoluer pour intégrer une partie "encadrement", et donc avoir un volet de type "licence professionnelle" ? Cela signifierait sans doute la fin de la concurrence entre les deux systèmes de formation...
Sur le site de Toulouse, les étudiants en Staps doivent obligatoirement avoir un diplôme Jeunesse et Sports, ce qui leur assure un débouché professionnel même en cas d'échec à la licence (ou au Capes), et une double culture professionnelle. Mais, autonomie des universités oblige, le ministère de l'Enseignement supérieur ne peut l'imposer aux autres établissements. C'est pourquoi T. Mandon et le dossier de presse l'évoquent sans parler d'une réglementation nationale.
En revanche, "le recours à l'emploi étudiant dans les universités permettra(it) de créer des 'ambassadeurs' de la filière Staps pouvant aller dans les lycées (...) pour faire connaître les filières de formation en lien avec les métiers du sport et de l'animation".