Post-bac : faire confiance au choix des futurs étudiants, lier Staps et Creps, orienter les bacs pro vers les STS
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 08 décembre 2015.
Thierry Mandon et Najat Vallaud-Belkacem sont hostiles à la sélection à l'université. Le secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur et la ministre de l'Education nationale l'ont redit ce 8 décembre, à l'occasion d'une conférence de presse consacrée pour l'essentiel à l'amélioration du système APB (admission post-bac). Pour eux, la sélection est synonyme d'arbitraire, et elle signifie qu'on ne fait pas confiance au choix fait par l'étudiant, alors que c'est ce choix, s'il est éclairé et "la volonté de suivre un cursus qui fasse sens", qui est la meilleure garantie de la réussite. Les deux responsables ont aussi donné à cette occasion des informations sur la filière Staps et sur l'orientation des bacheliers professionnels.
En ce qui concerne les "sciences et techniques des activités physiques et sportives", une des filières les plus demandées par les bacheliers qui manquent parfois d'informations sur le contenu réel de la formation, ou qui visent des études de masseur-kinésithérapeutes, elle "fait déjà l'objet d'un travail commun entre les deux ministères en charge de l'enseignement supérieur et du sport" et un "conseil supérieur des métiers du sport et de l'animation" se met actuellement en place. Il s'agit de "mieux coordonner les offres de formation relevant des deux ministères, et "le partenariat entre le CREPS et l'UFR Staps sur le site de Toulouse servira de référence". Les ministres évoquent aussi une reconnaissance mutuelle des diplômes des deux administrations.
Des places réservées dans les STS et les IUT
Quant aux bacheliers professionnels qui souhaitent poursuivre leurs études, ils doivent avoir des places réservées dans les STS (tout comme les bacheliers technologiques dans les IUT). La ministre, favorable auwx quotas, refuse d'en fixer nationalement, tant la situation est variable selon les sections et les lieux. Mais des progrès ont déjà été réalisés, puisqu'on est passé de 34 % en 2013 à 39 % cette année. Elle demande aux recteurs de doubler le rythme de progression et d'améliorer la cohérence de la carte des formations entre lycées professionnels et STS.
Ceux qui iront à l'université doivent, s'ils en ont besoin, et comme les autres bacheliers lorsqu'ils ne sont pas sûrs de leur choix ou de leurs acquis, pouvoir bénéficier d'une "période de détermination d'une année" qui leur permette de préciser leur orientation tout en ayant le statut d'étudiant. Plus globalement, l'idée d'une orientation progressive durant la première année de licence sera développée.
Des informations en "push"
Les autres annonces concernent essentiellement le portail APB. Les lycéens recevront en "push", donc sans avoir à les rechercher, les informations relatives à leurs choix. Leurs professeurs principaux, chefs d'établissement et conseillers d'orientation en seront informés, "non pour les censurer, mais pour les éclairer". Enfin, le choix d'une filière à "capacité d'accueil limitée" pourra être étendu à d'autres établissements de la même académie.