Numérique : le partenariat Education nationale - Microsoft fait réagir les partisans du logiciel libre
Paru dans Scolaire le vendredi 04 décembre 2015.
Najat Vallaud-Belkacem a annoncé, le 30 naovembre, la signature d'un partenariat "renforçant l'accompagnement proposé par Microsoft dans le cadre du Plan numérique à l’École" . D’une durée de 18 mois, il porte sur l’adhésion à une "Charte de confiance" en cours de rédaction, laquelle permettra "d’assurer la protection de la vie privée et des données personnelles des élèves et des enseignants", sur "l’accompagnement et la formation des acteurs du Plan numérique à l’École utilisant les technologies Microsoft", sur "la mise à disposition de solutions pour une utilisation pertinente, facile et optimale des équipements mobiles", notamment le système Cloud de Microsoft, sur "uee expérimentation pour l’apprentissage du code à l’école" et "la formation des enseignants". De plus, Microsoft s'engage sur "un support financier, technique, opérationnel et commercial aux différents acteurs français de l’e-Éducation".
Plusieurs organisations syndicales ou associations liées au numérique éducatif dénoncent, dans un communiqué commun "un partenariat indigne" et "une collusion d’intérêts" puisqu'il "prévoit de présenter aux élèves un logiciel privateur et des formats fermés comme seuls outils incontournables et par voie de conséquence la dépendance comme modèle à adopter". Il "tend à renforcer la position dominante de l’entreprise américaine, au détriment des logiciels libres et des formats ouverts", d'autant que "l’apprentissage du code se fera aussi sous l’égide de l’entreprise américaine", sans "prise en considération du travail des personnels de terrain, des enseignants, des chercheurs". A l'inverse, "une volonté politique affirmée aurait pu mettre en avant des solutions en logiciel libre"
Les organisations signataires sont April, Adullact, l'AFUL, la CNLL, framasoft, la FSFE (Free Software Foundation Europe), FSF France, EPI (Enseignement public & informatique) et, du côté syndical le SEP-UNSA, la CGT Éduc’Action, SUD éducation et le SGEN-CFDT