Le cinéma et l'école, deux documentaires, un festival, un public et des difficultés de diffusion commerciale
Paru dans Scolaire, Culture le mercredi 02 décembre 2015.
Le documentaire de Jean-Paul Julliand, "Dis maîtresse" (voir ToutEduc ici), est encore projeté dans trois salles à Paris, un autre documentaire, "C'est d'apprendre, qui est sacré! Dans les premiers pas d'une classe Freinet" sort au mois de janvier, tandis que le festival du film d'éducation s'est ouvert hier 1er décembre avec, en avant première, la projection du film de Nanni Moretti, "Mia Madre" (voir ToutEduc ici).
"C'est d'apprendre qui est sacré" est un moyen métrage de 48 minutes qui fait alterner une longue interview de Michel Duckit, un enseignant qui "pratique depuis plus de vingt ans une pédagogie personnalisée sur les traces de Célestin Freinet", des images de sa classe dans une petite école en milieu rural qui permettent d'entendre les enfants décider de "faire géométrie" ou animer le "quoi de neuf ?" et les interrogations d'une jeune professeure des écoles, également réalisatrice du film, qui a la vocation ("l'école publique m'appelait"), mais qui était à la recherche d'une "école différente". Selon la production, outre la distribution de DVD à partir du mois de janvier (ici), "de nombreuses projections" sont programmées, "généralement organisées par les collectif locaux de l'ICEM - pédagogie Freinet", mais elle signale aussi "une demande très forte" venue de Belgique, d'Allemagne ou encore d'Amérique du Sud".
En ce qui concerne "Dis Maîtresse !", le documentaire, sorti la semaine dernière sur grand écran, a le plus souvent "réalisé des nombres d’entrées supérieurs à des avant-premières de films comparables" et "les enseignant(e)s semblent se reconnaître dans le film". Sa sortie en salle semble avoir pâti des attentats mais "depuis samedi les scores s’ améliorent". Les partenaires (MAIF, MGEN, FCPE, AGEEM, LIGUE, CEMEA et syndicats enseignants) devraient organiser des projections-débats qui prendront le relais...
Ces deux films et le festival témoignent d'un réel appétit pour un cinéma qui donne à voir comment fonctionne l'école, mais aussi des difficultés de leur diffusion.