Une dégradation des relations entre les parents et l'école ou le collège ? (G. Fotinos)
Paru dans Scolaire le jeudi 26 novembre 2015.
"Si elles sont solides, les relations école/parents sont aujourd’hui fortement menacées et il est urgent de travailler pour une véritable co-éducation", estime Georges Fotinos dont la CASDEN publie l'étude sur "les relations école/parents en 2015". Se fondant sur un sondage auprès des parents d’élèves effectué par OpinionWay et sur un questionnaire "réalisé en coopération avec une équipe universitaire de Lyon-I" et traité par Vitruvian Consulting, il constate d'abord que pour la plupart des parents (87 %), le climat général et le "climat de relation avec les enseignants" est bon.
Derrière ce chiffre positif pourtant, l'auteur distingue "un certain nombre de difficultés dans les relations école-parents évoquées par une minorité significative de parents" et il parle de "signaux à bas bruit". En effet, pour quelque 20 % des parents qualifiés de "consommateurs d’école", celle-ci est "un service public d’enseignement au service des usagers (qui) sont en droit d’exiger des résultats conformes à leurs demandes".
De plus, la moitié des parents doutent pour le moins de "la volonté des enseignants de faire le nécessaire pour avoir une relation positive" avec eux. Or "4 parents sur 10 déclarent que les parents ne savent pas ce qu’ils doivent faire pour aider leurs enfants à la maison".
D'autre part, si "plus de 80 % des parents d’élèves respectent l’autorité des directeurs d’école et des chefs d’établissement sur leurs enfants", il en reste 17 % qui ne la respectent pas. "Phénomène marginal il y a moins de 20 ans, il semble que ce comportement se développe."
Georges Fotinos s'inquiète aussi du "désintérêt quasi majoritaire des parents pour la vie de l’école (ou de) l'établissement", et cela s’explique certes "par le problème récurrent des modes de relation plus ou moins adaptés aux familles" mais aussi par "l’évolution générale de la société française qui voit ses membres s’investir de moins en moins dans des responsabilités collectives et citoyennes et, pour certains, déléguer complètement à l’école la responsabilité du développement de leur enfant". C'est du moins l'hypothèse que pose l'auteur.
L’étude "Le Divorce École-Parents en France – Mythe et réalité en 2015" sera consultable sur le site de la Casden ici