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"Dé-sanctuariser" la 3e "prépa-pro", commencer dès la 5ème (IGEN)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 26 novembre 2015.

Il faudrait aller "vers un système éducatif capable de dé-sanctuariser le traitement de la difficulté scolaire". C’est l’une des préconisations du rapport de l’IGEN intitulé "Bilan et perspectives relatifs à la classe de troisième préparatoire aux formations professionnelles". Mises en place à la rentrée 2011 et généralisées l’année suivante ces classes, implantées pour la plupart en lycée professionnel (80% en LP et 20% en collège), accueillent actuellement plus de 30 000 élèves qui s’orientent vers une formation professionnelle courte de type baccalauréat professionnel ou CAP.

"Le nouveau cycle 4 du collège, qui intègre la découverte des métiers et l’orientation tout au long des trois années, remplacera bientôt le cycle central et le cycle d’orientation issu de la loi d’orientation de 1996 et réservé à la seule classe de troisième", souligne le rapport. "Ainsi un module de découverte professionnelle peut être mis en place dans les enseignements pratiques interdisciplinaires ou dans les enseignements complémentaires dès la cinquième. […] En résumé, la mission invite à respecter l’esprit 3ème PP et à le dé-sanctuariser de la classe de troisième, pour commencer à le mettre en œuvre dans les classes dès la cinquième ou la quatrième".

Traitant du "pourquoi" de l’existence des classes de 3ème PP et du "comment" elles fonctionnent, la mission constate que l’étude de ces classes "interroge autant le collège, qui renvoie parfois par facilité des élèves en grande difficulté scolaire vers le lycée professionnel, que l’enseignement professionnel qui les accueille parfois dans une logique de pré-recrutement en oubliant trop vite les attendus d’un socle commun de compétences, de connaissances et de culture inscrit dans la loi de refondation de l’école".

Un "no man’s land" pédagogique 

La mission de l’inspection qui s’est déroulée dans six académies (Grenoble, Limoges, Nantes, Poitiers, Rouen et Versailles) a constaté des situations très différentes suivant les établissements mais globalement elle "regrette que ces classes souffrent d’isolement et d’un manque d’accompagnement alors qu’elles représentent 5% de l’effectif national des élèves de troisième", allant même jusqu’à affirmer qu’elles relèvent d’un "no man’s land pédagogique".

Le rapport préconise notamment "d’améliorer l’équilibre entre activités professionnelles concrètes et activités de découverte des métiers". La mission "recommande aux responsables pédagogiques locaux et académiques de s’assurer de cet équilibre, permettant d’éviter que les heures de découverte professionnelles "hors sol", voire redondantes, deviennent la pratique principale de formation. A l’inverse, il faut que les activités professionnelles […] soient porteuses de découvertes concrètes et signifiantes par rapport à des pratiques professionnelles".

Au final, la mission juge nécessaire "d’organiser une réflexion nationale sur les classes de 3ème PP, et plus généralement sur les dispositifs d’accompagnement du collège" et de "proposer un PNF à destination des chefs d’établissements et des enseignants". Cette réflexion pouvant "s’inscrire dans la logique d’une dé-sanctuarisation des 3ème PP" et "correspondre à une montée en puissance, de la 5e à la 3e, des dispositifs de prise en charge de la difficulté scolaire".

Voir le rapport ici.

 

 

 

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