Numérique : l'appel à projets pour l'équipement de 40 % des collèges. La DEPP diagnostique une "fracture numérique" chez les élèves
Paru dans Scolaire le mardi 24 novembre 2015.
Le ministère de l'Education nationale annonce le lancement d'un appel à projets "collèges numériques et innovation pédagogique" dans le cadre du "plan numérique pour l’éducation". Doté par le Commissariat général à l'investissement d’un budget de 99 millions d’euros, il "vise à faire entrer 40% des classes de 5ème dans un dispositif d’équipement individuel mobile". Les projets sont définis par les établissements avant que "les conseils départementaux, en lien avec les rectorats, retiennent et choisissent leurs collèges". Ce sont en effet "les collectivités territoriales de rattachement des collèges sélectionnés" qui, après avoir participé à l’élaboration du projet pédagogique de l'établissement "bénéficieront d’un soutien financier de l’Etat". Le projet doit être formalisé dans une convention relative aux "engagements respectifs des partenaires", à savoir "la conduite du projet pédagogique et éducatif par les établissements, le plan de formation mis en place par l’académie, les modalités de mise en oeuvre des actions relevant de ses compétences par le Département, etc." Le réseau Canopé contribuera d'ailleurs "à la mise à disposition de ressources, à la formation et à l'accompagnement des personnels enseignants".
Les établissements retenus en 2016 percevront une dotation annuelle de 30 € par élève ou enseignant équipé, "pour l’acquisition de ressources", en complément des ressources déjà fournies sur Eduthèque ou EDU bases et de celles qui seront acquises par le ministère "pour couvrir l’ensemble des programmes" des cycles 3 et 4 (du CM1 à la 3ème). La collectivité touche une subvention pour l'acquisition des équipements individuels mobiles, soit (au maximum) 190€ par élève et 380 € par enseignant.
D'autres compétences que la lecture papier
Le ministère publie par ailleurs deux notes de la DEPP sur la capacité des élèves à lire sur écran, ce qui suppose d'autres compétences que la lecture papier."Sélectionner, extraire, analyser et utiliser" les informations trouvées en consultant des sites Internet supposent des compétences spécifiques quand "les dispositifs textuels, graphiques et multimédias qui structurent l’information, ainsi que les processus qui permettent d’opérer des choix, diffèrent des dispositifs classiques". L'élève n'est plus "face à des sources d’information homogènes" mais il doit "gérer une diversité de corpus sur laquelle il peut agir".
En fin de collège, 15 % des élèves n'en sont pas capables, 30 % montrent "les prémices d’une stratégie de navigation", 30 autres % "savent opérer des sélections pertinentes dans un menu pour accéder à la page ou à la rubrique souhaitée", 15 % "parviennent aisément à mettre en relation plusieurs indices de nature hétérogène situés sur des pages différentes", 10 % ""savent naviguer dans un contenu informatif riche qui intègre des documents variés, longs et spécifiques". Les filles sont nettement plus performantes que les garçons, les collèges publics situés en éducation prioritaire (EP) sont surreprésentés dans les groupes de plus faibles niveaux, et on retrouve "la corrélation généralement observée entre l’origine sociale et les performances scolaires" des élèves.
Les résultats en fin de CM2 sont très similaires. La DEPP conclut à une "véritable fracture numérique".
"Lecture sur support numérique en fin de collège : un peu plus d'un élève sur deux est capable de développer des stratégies d'appropriation de l'information" (ici)
"Lecture sur support numérique en fin d'école primaire : un peu plus d'un élève sur deux est capable d'accéder à l'information et de la traiter" (ici)