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"Les systèmes d’éducation ont un rôle essentiel à jouer dans l’intégration des immigrés" (OCDE)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 18 novembre 2015.

Une plus forte proportion d’élèves immigrés "n'est associée à une moindre performance des élèves que dans certains pays – et le cas échéant, cette corrélation s’explique principalement par la concentration d’élèves défavorisés dans ces établissements", constate l'OCDE dans une note intitulée "L'école peut-elle aider à l'intégration des immigrés ?" publiée le 16 novembre et basée sur l'enquête PISA de 2012.

En moyenne, dans les pays de l'OCDE, les élèves fréquentant des établissements où les immigrés représentent plus du quart des effectifs obtiennent un score en mathématiques inférieur de 18 points à celui des élèves fréquentant des établissements ne comptant aucun immigré. Les écarts les plus marqués s’observent en Belgique, en Grèce et aux Pays-Bas. Cependant, après prise en compte du niveau socio-économique des élèves et des établissements, cette différence est réduite de plus de la moitié, s’établissant à 5 points de score. Et dans la plupart des pays, elle n’est plus "statistiquement significative".

Les plus fortes concentrations d'immigrés souvent dans les quartiers pauvres

Autrement dit, ce n’est pas la concentration d’immigrés dans un établissement, mais plutôt celle d’élèves défavorisés, "qui entrave la réussite tant des élèves immigrés que de leurs pairs autochtones", résume l'OCDE. Et de souligner : "Les établissements présentant une plus forte concentration d’élèves immigrés se situent souvent dans des quartiers pauvres". Par exemple, aux États-Unis, les immigrés représentent 21 % de la totalité des élèves, mais 40 % des effectifs dans les établissements défavorisés.

Facteurs clés, les systèmes d’éducation influent nettement sur la réussite scolaire des immigrés "comme en atteste la différence de performance des élèves immigrés originaires du même pays et issus d’un milieu socio-économique similaire selon le pays d’accueil où ils sont scolarisés".

Pour illustrer l'importance des politiques éducatives, l'OCDE cite le cas de l'Allemagne : en moins de dix ans, elle est parvenue à réduire sa proportion d’élèves immigrés peu performants de 11 points de pourcentage, tout en améliorant la performance en mathématiques des élèves immigrés de la deuxième génération de 46 points de score (soit l’équivalent de plus d’une année de scolarité).

Proposer le plus tôt possible des programmes ciblés

"Les systèmes d’éducation ont un rôle essentiel à jouer dans l’intégration des immigrés", souligne en conclusion l'OCDE. "Il peut être coûteux de retarder le soutien apporté aux élèves immigrés, car les compétences acquises à l’école déterminent ultérieurement dans une large mesure l’employabilité et la participation sociale", précise-t-elle.

Quelles sont les solutions ? Il convient de "proposer le plus tôt possible des programmes répondant aux besoins cognitifs et psycho-sociaux des élèves en difficulté afin d’éviter que les écarts de connaissances et les difficultés de communication ne deviennent des sources d’exclusion sociale". Selon l'organisation, "ces interventions ciblées, alliées à des efforts plus globaux pour réduire l’incidence du milieu socio-économique sur la performance, peuvent à terme profiter à tous".

La note est consultable ici

Diane Galbaud

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