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"Quotas" de bacheliers technologiques et professionnels dans les IUT et STS : un bilan "mitigé" (rapport IGEN-IGAENR)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 17 novembre 2015.

Sur le plan quantitatif, "le bilan s’avère mitigé", remarquent l’IGEN et l’IGAENR, dans un rapport sur l'instauration de seuils minimaux de bacheliers technologiques et professionnels dans les IUT et les STS, diffusé le 13 novembre. "Les parts respectives des bacheliers professionnels en STS et des bacheliers technologiques en IUT ont augmenté mais de manière très modérée (respectivement +0.6 et +1.6%). De ce point de vue, et bien que le recul d’une année ne permette aucun jugement définitif, la loi ne semble pas avoir constitué une rupture de nature à créer une dynamique nouvelle", écrivent les deux inspections générales de l'Education nationale.

La hausse des taux de bacheliers professionnels parmi les entrants en STS et de bacheliers technologiques parmi les entrants en IUT s’avère même plus faible à la rentrée 2014 qu’à la rentrée 2013. Quant à la part des bacheliers professionnels et technologiques parmi les nouveaux entrants en licence, censée diminuer, elle augmente... Ces bacheliers représentent aujourd’hui un quart des effectifs de L1. Le rapport souligne aussi "le poids des projets 'contrariés' et le nombre de bacheliers professionnels contraints de recourir à la procédure complémentaire".

Difficulté à convaincre les personnels enseignants

Comment expliquer ces modestes résultats ? Les inspections mentionnent "la difficulté rencontrée par les responsables académiques pour convaincre les personnels enseignants qui voient, pour beaucoup, dans la fixation de seuils une forme de nivellement par le bas sous‐tendue par une logique quantitative de régulation des flux peu en phase avec le potentiel de réussite des élèves".

Sur le terrain, les récentes réformes des voies professionnelle et technologique interrogent les finalités mêmes de chacune d'entre elles. "Bien qu’il demeure un diplôme d’insertion, le baccalauréat professionnel est aujourd’hui de plus en plus tourné vers la poursuite d’études pour une partie importante des élèves. Cette double finalité est indéniablement source d’interrogation, voire d’incompréhension dans les établissements scolaires et de désillusion pour de nombreux élèves", note le rapport.

Améliorer les liens entre tous les acteurs

Comment remédier à cette situation ? "Pour être relayée au niveau académique, l’impulsion ministérielle doit trouver sa traduction dans une amélioration notable des liens entre tous les acteurs de formation (lycées, STS, IUT, UFR), permettant de mieux prendre en compte la diversité des parcours, notamment l’accompagnement des phases sensibles de transitions/ruptures", recommandent les inspections. Elles préconisent aussi un "discours sans ambiguïté quant aux finalités des deux voies de formation (poursuite d’études dans l’enseignement supérieur pour les bacheliers technologiques, insertion professionnelle ou poursuite d’étude pour les bacheliers professionnels)". Néanmoins, le rapport met en garde contre "une lecture binaire de la loi (bacs pros en STS, bacs technos en IUT)" : celle-ci aurait pour effet de "standardiser les parcours à l’entrée du supérieur" et "ferait obstacle au principe de réversibilité".

Au final, les recommandations de l'IGEN et de l'IGAENR s'articulent autour de quatre axes : une mobilisation accrue des différents acteurs autour des projets académiques, des projets d’établissements, et de la signature de conventions tripartites associant les recteurs, les directeurs d’IUT/présidents d’universités et les présidents de conseils régionaux ; une amélioration des outils de pilotage (création d’observatoires des parcours, quantification de la mobilité étudiante) ; une utilisation plus systématique par les services académiques des outils de gestion (permettant un suivi plus fin des différentes phases de la procédure d’accès dans le supérieur) ; un renforcement de l’accompagnement pédagogique (mise en place de liaisons pédagogiques pré et post bac, d’instruments de diversification des parcours, ajustement des référentiels).

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