"Ecole : est-ce vraiment mieux ailleurs ?". Un livre de Jean Cassou.
Paru dans Scolaire le jeudi 12 novembre 2015.
"En Finlande, les parents ne se posent pas le problème du choix de l’école jusqu’à l’entrée au lycée. […] Le système beaucoup plus 'soft' jusqu’à seize ans, l’absence de hiérarchie dans les résultats au début et le fait que, contrairement à la France, ils n’ont pas déjà l’impression de préparer l’entrée en classes prépas dès le primaire (je suis volontairement un peu provocateur… mais pas trop !) aide à considérer les écoles sous le même regard". Dans un livre intitulé "Ecole : est-ce vraiment mieux ailleurs ?", Jean Cassou, professeur agrégé de mathématiques à la retraite, invite le lecteur à le suivre sur "les bancs des écoles d’Europe.
Finlande, Angleterre, Allemagne, République Tchèque, Espagne, l’auteur qui a participé ou organisé plusieurs visites d’étude en Europe et impulsé plusieurs projets Comenius, compare les différents systèmes éducatifs et se demande ce dont la France pourrait s’inspirer.
Et même si un de ses interlocuteurs allemand lui a affirmé "l’école est la même partout. […] Il y a une trentaine d’élèves dans une classe avec un professeur et il faudra qu’ils arrivent à trouver le moyen de bien fonctionner ensemble", Jean Cassou souligne "les principaux points où notre système français à beaucoup à gagner à s’inspirer de ce qui se fait ailleurs" et cite "l’évaluation des élèves, la considération de l’enseignement professionnel, la différentiation des méthodes d’enseignement et leur adaptation aux plus fragiles".
La pression de l’évaluation
Décrivant le système éducatif en Finlande, "le bon élève de PISA", il insiste sur les modalités d’évaluation : "La pression de l’évaluation est nettement moins ressentie que chez nous. Celle-ci est effectivement pensée d’abord comme une information sur le degré d’acquisition des compétences et des connaissances de l’élève, essentiellement dans le but d’individualiser si possible son rythme et son parcours ; en tenant compte aussi de ses points forts et de ses intérêts".
Revenant sur "le système à filières" en Allemagne, l’auteur constate que "la considération de l’enseignement professionnel ses ouvertures et ses débouchés, l’estime que porte la population aux métiers vers lequel il mène, contribuent à expliquer que cette orientation précoce soit bien acceptée". Alors qu’en France, "on a plus ou moins tous une image hiérarchisée des filières possibles", et que l’enseignement professionnel est "celui vers lequel on s’oriente par défaut".
Si l’université de Prague est l’une des plus ancienne de l’Est de l’Europe (1343) et que la Moravie est la région natale du pédagogue John Amos Comenius, le système éducatif tchèque était, jusqu’en 1989, calqué sur le système soviétique et la transition vers un autre système "ne s’est pas faite sans mal". "On a essayé de faire coexister l’école unique, héritage du temps du communisme, avec une sélection précoce comme chez les voisins autrichiens et allemand". Jean Cassou note par ailleurs "l’ouverture d’un grand nombre d’écoles privées dans tous les pays (en particulier en Hongrie) avec ici des types de fonctionnement parfois copiés sur le modèle anglo-saxon".
"Ecole : est-ce vraiment mieux ailleurs ?", Les impliqués Editeur, 23€.