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Les chances d’ascension sociale varient du simple au double selon le département (France Stratégie)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 06 novembre 2015.

Les chances d’ascension sociale des individus d’origine populaire (enfants d’ouvriers et d’employés) varient du simple au double selon leur département de naissance, tel est le constat de France Stratégie dans une note diffusée ce 6 novembre. L’ascenseur social fonctionne bien principalement dans cinq régions : l'Aquitaine, la Bretagne, l’Île-de-France, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes. Sans surprise, l’Île-de-France "apparaît comme la région championne de l’ascension sociale des classes populaires : plus de quatre enfants d’employé ou d’ouvrier sur dix y occupent une position de cadre ou de profession intermédiaire", souligne France Stratégie. Dans l'ensemble du territoire, c'est la région qui contribue le plus à la mobilité ascendante en France : près de 20 % de l’ensemble des "promus" y sont nés. Le taux de mobilité ascendante varie du simple au double entre Paris (47%) et l’Indre ou la Creuse (24,7%).

À l'autre extrêmité, les trois régions présentant la plus faible mobilité sont la Picardie, Poitou-Charentes et Nord-Pas-de-Calais, avec des taux de mobilité sociale inférieurs à 30%.

Les chances de mobilité ascendante fortement liées au niveau d’éducation

"Au niveau national, entre les générations des baby-boomers de 1950-1964 et les générations 1965-1979, le taux de mobilité ascendante est passé de 25% à 33%", observe France Stratégie. Une croissance qui "s’explique d’abord par un meilleur accès général à l’éducation". Tous les départements de naissance ont connu une hausse, "à l’exception notable de l’Hérault où la mobilité ascendante a stagné (–0,1 point)".

Cependant, dans ce contexte d’élévation générale, France Stratégie constate "une grande stabilité des écarts de chances d’ascension sociale" entre les régions. Il remarque "une forte inertie régionale d’une génération à l’autre et le décrochage des régions au bas du classement". En fait, le dynamisme économique des territoires n'aurait qu'un impact limité : "Plus qu’à l’environnement économique, les chances de mobilité ascendante sont fortement liées au niveau d’éducation, notamment à l’obtention d’un diplôme du supérieur".

Taux de diplômés du supérieur : du simple au double selon le département

Là encore, les taux de diplômés du supérieur varient du simple au double selon le département de naissance. En haut du classement, figurent la Haute-Garonne, Paris et le Finistère, et plus généralement les régions à forte mobilité sociale. Toutefois, même dans ces départements, la proportion de diplômés du supérieur parmi les enfants d’ouvriers et d’employés n’atteint pas la moyenne nationale, toutes origines sociales confondues (38,9%).

Autre observation : "le poids des filières professionnelles dans le secondaire dans l’académie de naissance des individus est associé négativement aux probabilités de réussite scolaire et sociale". Un résultat néanmoins à prendre avec précaution, tempère France Stratégie : "il peut être lié à d’autres variables inobservables, ce qui est difficile à trancher en l’absence de données plus précises sur le parcours scolaire des individus."

"Rapprocher, voire fusionner" les académies au sein des nouvelles régions

Pour doper l'ascenseur social, France Stratégie propose plusieurs pistes. Constatant que l'augmentation de l’offre d’enseignement supérieur dans les régions les moins dotées ne garantit pas son accès aux plus défavorisés, il préconise "des systèmes de quotas ou de places réservées pour les individus issus des filières et établissements défavorisés". En lien, il suggère l'expérimentation d'un dispositif de bourses sous condition de ressources pour ceux qui décident d’étudier hors de leur région, notamment en Île-de-France.

Autre recommandation notable : "rapprocher, voire fusionner" les académies au sein des treize nouvelles grandes régions. Cette mesure permettrait "d’améliorer l’orientation des élèves par une meilleure coordination des acteurs locaux et par une répartition spatiale plus juste des moyens".

France Stratégie invite également à développer des outils de mesure et de comparaison de l’inclusion des classes populaires à l’échelle nationale, académique et infra-académique. Au sujet de la prise en compte de l'inégalité des chances dans les budgets académiques, la dépense par élève dans le primaire et le secondaire "devrait favoriser les zones où la réussite scolaire des enfants d'origine populaire est faible". L’allocation des ressources doit être aussi "éclairée par des informations supplémentaires concernant les individus et leur milieu d’origine (taille des fratries, niveau d’éducation des parents)", souligne France Stratégie.

La note est consultable ici

Diane Galbaud

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