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Qu'est-ce qu'un élève ? Une question qui n'a rien d'évident (Education & Devenir)

Paru dans Scolaire le jeudi 29 octobre 2015.

"Qu’est-ce qu’un élève ?", cette question même a-t-elle un sens ? Ce terme désigne-t-il un individu "neutre", qui "n'a pas de sexe" ? A moins qu'il ne s'agisse d' "un être éphémère, transitoire et multiforme". "L’élève du lycée Louis Le-grand à Paris est-il le même que celui du lycée Saint Exupéry de Marseille ?" Ces interrogations sont au coeur du dernier "Cahier" d'Education & Devenir. Cette association, qui réunit essentiellement des enseignants et des personnels de direction, et qui s'inscrit résolument dans une perspective réformiste, avec cette question apparemment simple en pose toute une série d'autres, et notamment celle-ci, "qu’est-ce qu’un professeur ?", qu'est-ce qu'un "mauvais élève ?" Y a-t-il un "métier d’élève" ?.

Ce mot n'a-t-il pas "une connotation religieuse : l’âme s’élève, le corps lui reste assis sur une chaise de longues heures" ? "L’élève est-il un public captif ? Un sujet forcé dont il reviendrait (à l'Ecole) de faire le bien parfois malgré lui ?" Faut-il oublier qu'il est aussi "un enfant ou un jeune adolescent avec ses pulsions, ses affects, son besoin de jouer, bouger, courir" ? Et quelles sont les finalités de l'institution, "faire de lui un humaniste ? Un citoyen ? Un travailleur ? Toutes ces perspectives sont-elles compatibles ou opposées ?"

Les mauvais élèves sont tolérés

Avec Geneviève Pezeu, qui constate que le mot élève est épicène, à la fois masculin et féminin, on peut se demander si l'école traite de manière équivalente les filles et les garçons, si elle ne fait pas "du genre sans le vouloir". Vincent Bonniol (et alii), considère que "la question de l’évaluation des résultats est rarement posée et (que) c’est sans doute pour cela que les mauvais élèves sont finalement tolérés. Car évaluer les pratiques implique forcément remise en question et recherche d’amélioration". Jean-Michel Zakhartchouk aussi s'interroge sur les pratiques enseignantes, et sur la place qu'elles laissent à l'élève : "Des enquêtes ont eu lieu pour déterminer quel était le temps de parole de l’enseignant pendant un cours (...) (C'est) trois à quatre fois plus que l’ensemble des élèves réunis", et on est loin d'une pédagogie active qui donne aux élèves "la possibilité de se déplacer, d’inventer des solutions face à des problèmes qui n’en ont souvent pas qu’une seule, d’échanger entre élèves et pas seulement avec l’enseignant". 

Eric Favey se demande comment "qualifier" l’élève. Faut-il parler de métier ? d'un statut ? d' une manière d’être ? Il préfère "fonction, au sens d’une activité qui tend à un but déterminé" et qui ne lui prend que 10% du temps que représentent les 18 années du début de sa vie. Pour Dominique Raulin d'ailleurs, l'élève est "tout au plus un être éphémère" qui "doit s’assimiler au caméléon afin de se conformer aux contraintes pédagogiques de chaque professeur", lequel devrait davantage "tenir compte de la fragilité de ce stade intermédiaire et des dégâts irréversibles souvent inconscients qu’on peut faire pendant cette période cruciale de développement".

Georges Felouzis pense "en sociologue" et refuse de parler de l’élève au singulier : "l’élève n’est qu’une image, un stéréotype" et Vincent Lorius ajoute :" une idée régulatrice qui porte en elle la volonté de faire 'advenir' une personne".

"Qu'est-ce qu'un élève ?" 7 €, à télécharger sur le site d'Education & Devenir, ici

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