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Emplois d’avenir professeur : des recrutements en deçà des attentes (IGAENR)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 27 octobre 2015.

"Malgré la mobilisation des académies pour pourvoir les premiers contingents affectés, les résultats des recrutements sont restés globalement en deçà des attentes", note l'IGAENR dans un rapport présentant un bilan qualitatif des emplois d’avenir professeur, diffusé en octobre. Pour mémoire, le ministère remplace à cette rentrée ce dispositif par celui des "étudiants apprentis professeurs".

Premier constat : près d'un tiers des 10 000 contrats alloués n'ont pas été utilisés. Le taux de consommation des emplois d'avenir s'élève à 71,3% en moyenne, avec des résultats très inégaux entre les académies : de 28,8 % à 99,3%, 19 académies se situant à 70 % et plus et 10 entre 50 et 70%. "L’éducation nationale avait prévu de recruter 18 000 emplois d’avenir professeur d’ici 2015, mais à la rentrée 2014 le contingent alloué est resté à 10 000, avec 7 837 contrats signés à mi‐décembre 2014", précise l'IGAENR.

Des résultats contrastés entre des académies présentant des profils proches

Comment expliquer ce bilan ? "La part donnée aux besoins de recrutement dans la fixation des contingents académiques ne s’est pas révélée productive, les possibilités de recruter des emplois d’avenir professeur étant étroitement liée à l’existence d’un vivier de boursiers suffisant", analysent les auteurs du rapport.

Néanmoins, les résultats contrastés entre des académies présentant des profils proches interrogent... L'IGAENR évoque "des choix d’organisation qui n’ont sans doute pas permis de maitriser toutes les difficultés de gestion du dispositif pour le déployer de façon optimale". De surcroît, d'autres facteurs ont pu peser, "tels que la vérification annuelle de la qualité de boursier ou l’adéquation géographique entre lieux d’études et terrains d’accueil".

Quant aux universités, elles se révèlent "diversement impliquées". "Elles relaient les campagnes d’information, mais la mobilisation peut être diverse selon le degré d’adhésion aux principes qui régissent le dispositif. Les responsables universitaires émettent peu d’avis défavorables sur les candidatures aux contrats emplois d’avenir professeur. Ils sont avant tout guidés par le souci de la réussite de leurs étudiants", souligne le rapport.

La préprofessionnalisation ne débute que timidement

Les étudiants en emplois d’avenir professeur ne bénéficient pas d’aménagements particuliers pour leurs études, ils sont soumis au régime commun. "Pour eux, la principale difficulté réside dans la compatibilité entre leur emploi du temps universitaire et leur emploi du temps dans leur lieu d'affectation", estime l'IGAENR.

La prise en compte de la préprofessionnalisation en licence, elle, "ne débute que timidement". Néanmoins, certains universités et des ESPE commencent à organiser des parcours professionnels vers les métiers de l’enseignement. "Mais force est de constater un déficit d’échanges d’information entre services académiques et universités qui ne facilite pas la reconnaissance des emplois d’avenir professeur au sein de leurs parcours d’études."

Du côté des établissements du second degré ou des écoles, la formule "reçoit un accueil très favorable, tant chez les chefs d’établissement, directeurs d’écoles et tuteurs que chez les étudiants bénéficiaires". Elle est perçue "comme un apport positif pour l’établissement et la classe". Pour les étudiants concernés, l'activité salariée "donne du sens à leurs études et les motive".

Ouvrir le dispositif à des publics plus larges

Par conséquent, ce dispositif - aujourd'hui caduque - offre "un grand intérêt et gagnerait à être mieux piloté et exploité", juge l'IGAENR. Et d'ajouter : "Une amélioration de la communication favoriserait sans nul doute une montée en puissance du recrutement."

Le rapport préconise des améliorations dans plusieurs domaines - information, gestion, évaluation et pilotage. Il souligne que le dispositif demeure sous‐évalué ; aucun élément ne permet de vérifier s'il a contribué à la hausse des candidatures aux concours d’enseignement. Il n’existe pas non plus de données sur la réussite des étudiants.

L'IGAENR plaide aussi pour une reconnaissance dans le cursus universitaire des activités développées. Par ailleurs, le dispositif "gagnerait à s’ouvrir vers des étudiants aux ressources proches de celles des boursiers en assouplissant certaines conditions d’éligibilité". Ainsi, dans des académies ou disciplines déficitaires, "une possibilité d’ouverture vers des publics plus larges, mais ciblés, pourrait être étudiée".

Le rapport est consultable ici

Diane Galbaud

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