PLF 2016 : le concours exceptionnel pour l'académie de Créteil reconduit en 2016 (N. Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le mardi 20 octobre 2015.
Najat Vallaud-Belkacem l'a annoncé ce 20 octobre aux députés des commissions des finances et de la culture, le concours exceptionnel de recrutement d'enseignants du premier degré dans l'académie de Créteil sera reconduit en 2016. Voici les autres annonces de la ministre de l'Education nationale au cours de ce long débat, près de 3 heure.
Les manuels qui seront renouvelés pour les collégiens à la rentrée 2016 sont les manuels de mathématiques, de français et d'histoire-géographie, ainsi que les manuels de langues vivantes 2 en 5ème et de sciences en 6ème. La ministre évoque un "travail étroit avec les éditeurs" et un budget pour l'Etat de 300 millions dont la moitié au budget 2016 et l'autre moitié, pour les manuels des autres disciplines, en 2017.
Les rythmes scolaires fournissent à l'opposition l'occasion de plusieurs attaques, Frédéric Reiss (LR) estimant "qu'il n'y a pas plus inégalitaire". Pour la ministre, la réforme "semble installée dans la durée", mais elle évoque une adaptation en maternelle où la question de la fatigue des élèves est posée. Elle considère que les communes sont davantage aidées maintenant qu'avant la réforme, puisque, lorsqu'elles mettaient en place des activités le mercredi matin, elles ne recevaient aucune aide. Elle trouve légitime qu'il y ait "un partage des coûts" entre la collectivité d'une part et l'Etat et la Cnaf d'autre part. Elle ajoute que les activités "n'ont pas besoin d'être luxueuses pour être utiles aux enfants". Elle indique que 15 400 communes sont "couvertes" par des PEDT (projets éducatifs de territoire). Une enquête "de grande ampleur", portant sur "plusieurs milliers d'élèves", est en cours et permettra d'évaluer les "vertus pédagogiques" de la réforme.
Interrogée sur les enfants handicapés sans solution adaptée, elle estime leur nombre à 5 000 environ, leur handicap est trop lourd pour que leur scolarisation soit envisagée, et ce sont les places dans les instituts médico-sociaux qui manquent. Marisol Touraine annonce la création de 4 000 places par an. Actuellement 58 000 personnes accompagnent des enfants handicapés scolarisés, et "il faut qu'on travaille" avec d'autres ministères pour que leur formation leur permette d'envisager des poursuites de carrière dans les services à la personne. A terme, 28 000 d'entre elles devraient bénéficier d'un CDI dans l'Education nationale.
Najat Vallaud-Belkacem ne cache pas que l'Education nationale a "un problème d'attractivité" pour le recrutement de médecins scolaires, d'autant qu'un nombre important de ceux-ci doit partir à la retraite dans les 5 ans qui viennent. Une mission a été confiée à plusieurs inspections générales, dont l'IGAS, pour améliorer leur parcours professionnels, envisager des stages d'internat, améliorer l'accès à la hors classe. La ministre confirme l'information donnée par ToutEduc sur le bilan de santé des enfants de 6 ans, réalisé par des médecins scolaires ou par les médecins de famille, notamment pour dépister les troubles du langage.
En revanche, l'attractivité du métier d'enseignant a été rétablie puisque, cette année, 20 000 candidats supplémentaires se sont inscrits aux concours de recrutement. Le nombre de ceux qui, une fois le concours passé, ne sont pas titularisés ou démissionnent est marginal, "une centaine" par an. L'amélioration de leur rémunération est "indispensable", mais elle ne peut se faire "à budget constant" et elle ne doit pas conduire à "opposer un corps à un autre" (elle ne cite pas explicitement Benoît Hamon qui propose de diminuer la rémunération des enseignants des classes préparatoires pour améliorer celle des enseignants du premier degré). Elle ne doit pas non plus se faire "au détriment des élèves", car réduire le nombre des enseignants pour augmenter les salaires, c'est "ne pas leur rendre service".
A noter aussi que la ministre trouve "formidable" qu'on ait inscrit dans la loi d'orientation que la nation prenait l'engagement moral de ne laisser aucun élève sortir du système scolaire à 16 ans sans maîtriser le socle commun. Mais en réponse à une autre question, elle évoque aussi "le temps long" de l'éducation, avant qu'une réforme ait des effets sur les résultats.