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PLF 2016 : la commission de l'AN aborde le budget par le thème de l'école inclusive ( B. Pompili)

Paru dans Scolaire le mercredi 14 octobre 2015.

La commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a entamé ce mercredi 14 octobre l’examen du projet de loi de finances 2016 pour l’enseignement scolaire par la présentation thématique de trois rapports pour avis dont celui de Barbara Pompili sur le primaire, l’école inclusive.

La mission d’inclusion rappelle la députée écologiste part d'un constat, "tous partagent la capacité d’apprendre et de progresser" et, pourtant, "en France, notre école aggrave les inégalités". Son rapport constitue un point d’étape car "ce qui compte c’est l’évolution des méthodes vis-à-vis de ces publics en  situation de handicap", publics divers, des élèves allophones aux enfants présentant des troubles du comportement.

Depuis 2005, le nombre d’élèves en inclusion a doublé pour passer à 150 000 soit 2,2% du nombre total des élèves. 1,5 milliard d’euros est consacré à cette politique : 600 millions pour les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), 700 millions pour les enseignants spécialisés, 700 millions pour les personnels d’animation. Il existe "une réelle individualisation et des contrats adaptés aux difficultés de l’élève" avec les plans de scolarisation (PPS). S’agissant des classes d’inclusion (CLIS, ULIS), Barbara Pompili rappelle que leur nombre rapporté au nombre global  d’élèves en inclusion, est en repli de 30% depuis 2005 car "elles sont en appui, non en substitution à l’inclusion" : 100 nouvelles s’ajoutent  cependant aux 200 précédemment existantes. En parallèle, 100 nouvelles unités pour l’autisme  auront été créées sur la législature. Il s'agit d'accueillir 700 élèves : "la direction prise est bonne".

Dépasser le "tout AVS"

Toutefois, "il serait illusoire  de croire qu’il n’y a qu’à attendre : 10 à 30 mille handicapés  sont sans solution  ou ont recours à des solutions en Belgique ; le coût prohibitif des bilans non remboursés retarde des diagnostics de troubles de comportement, les Rased ne se rétablissent que trop lentement". A ce constat la rapporteure pour avis ajoute le manque d’enseignants référents (1 pour 500 élèves), de médecins scolaires tandis que les UP2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants) doivent faire face à l’arrivée d'enfants réfugiés syriens. Autant d’opportunité" pour changer de méthodes et faire "émerger la culture du travail en équipe et pluridisciplinaire", l’enjeu  étant de 'dépasser le tout AVS' et de faire qu’éducateurs et personnel médical dialoguent avec les familles les plus éloignées du milieu scolaire.

'28 000  AVS + 48 000 contrats aidés sont une bonne chose (…) mais dans certains cas des adaptations pédagogiques seraient suffisantes ; il faut  éviter le recours systématique", estime la rapporteure pour avis. En revanche "il serait  utile de voir l’extension de l’inclusion aux activités périscolaires": 35% des élèves à handicap seulement ont recours aux activités périscolaires et 66% seulement à la cantine et l’Etat pourrait refuser des PEDT en défaut sur la méthode inclusive. Barbara Pompili milite néanmoins pour qu'il y ait "un maître ressources ‘inclusion’ dans chaque école".

Renforcer la formation initiale

Il reste que priorité en la matière est à la formation de l’enseignant de la classe ordinaire. "Les ESPE sont très décevantes pour cet enjeu." Les pratiques de l’Ecole inclusive  sont isolées du reste de la formation et des expertises extérieures ; seuls 20% des intervenants sont concernés ; l’inclusion n’est pas valorisée, elle intervient peu dans les critères des concours ; les formations communes avec les MDPH- AESH sont embryonnaires. Il convient en conséquence "de modifier les maquettes" et de déplacer "le concours en fin de licence pour éviter un M1 bachotage". La députée conclut l’avis en assurant que "l'école inclusive a un coût mais l’investissement est rentable pour toute la  société. Elle doit être accompagnée dans le temps" et il faut "encourager la diffusion des bonnes pratiques".

La séance de la commission des affaires culturelles et de l'éducation du 14 octobre ici

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