Les heures supplémentaires, "une pratique bien ancrée dans le second degré public" (DEPP).
Paru dans Scolaire le mardi 13 octobre 2015.
Le volume des HSA, les heures supplémentaires annualisées, des enseignants du second degré public continue d’augmenter en 2014-2015, constate la DEPP (le service statistique de l'Education nationale). "Ces heures supplémentaires qui avaient compensé en partie la baisse des emplois jusqu’en 2012, accompagnent désormais l’augmentation du nombre des enseignants", souligne la DEPP. "Les enseignants en poste n’ont pas été découragés par l’arrêt en 2012 de la défiscalisation et de l’exonération des charges sociales des heures supplémentaires"
Le nombre d’HSA varie selon le corps d’appartenance des enseignants. En effet, les professeurs agrégés, qui doivent un service d’enseignement de 15 heures sont 84% à effectuer au moins une HSA, alors que les professeurs certifiés et professeurs de lycée professionnels, dont le service est de 18 heures, sont 73 % dans ce cas.
Les heures supplémentaires sont plus souvent diffusées dans les classes post-bac des lycées (sections de techniciens supérieurs et classes préparatoires aux grandes écoles) : 90% des enseignants y effectuent en moyenne près de 4 HSA par semaine, contre 2 pour les enseignants de collège.
Selon l’âge des enseignants
La DEPP remarque par ailleurs que ce sont les 40-50 ans qui assurent le plus d’heures supplémentaires annuelles. Les enseignants de moins de 30 ans étant moins sollicités par les chefs d’établissement. "Ce constat est nettement accentué à la rentrée 2014 avec l’arrivée massive de professeurs stagiaires", insiste la direction. "Il est en effet préconisé de ne pas confier d’HSA aux stagiaires pour ne pas compromettre l’équilibre entre leur temps de formation et leur service à mi-temps en établissement."
Dans les collèges relevant de l’éducation prioritaire, la pratique des HSA est plus homogène quel que soit l’âge des enseignants. Les enseignants de moins de 30 ans assurent beaucoup plus d’HSA, avec presque 20 points d’écart par rapport à leurs collègues hors éducation prioritaire. Un phénomène qui, selon la DEPP, "tient au fait que l’éducation prioritaire accueille moins de professeurs stagiaires mais que les enseignants titulaires y sont plus jeunes".
La note d’information de la DEPP n°33, octobre 2015 ici