Nouveaux programmes : Les points de vue de la FNEC, de SUD et du SNUIPP. Le CNED en difficulté ?
Paru dans Scolaire le vendredi 09 octobre 2015.
CNED. De source syndicale, les réunions se multiplient au CNED (le centre national d'enseignement à distance) qui a reçu pour consigne de revoir tous ses cours du CP à la 3ème, de façon qu'ils soient conformes aux nouveaux programmes pour la rentrée 2016. Il a été décidé que seuls les cours de 5ème seraient entièrement réécrits et mis en e-learning, les autres étant revus et proposés sous deux formats, papier et virtuel, mais les personnels s'inquiètent. Ils ne pourront recruter les auteurs que lorsque les programmes auront été publiés, ce qui devrait venir très vite, mais surtout quand la direction aura publié son cahier des charges sur les modalités pratiques : quelles illustrations, quels dispositifs pour les mal-voyants, quel calendrier... Il faudra donc faire en quelques mois ce qui prend normalement plus d'un an. D'autre part, le DG, Serge Bergamelli n'a pas été remplacé, pas plus que Matar Mbaye, le directeur des formations et services; en leur absence, les orientations stratégiques font défaut. Mais au-delà, les personnels craignent de revivre le temps des injonctions, quand on leur demandait il y a deux ou trois ans, de passer au tout numérique, alors que toute une partie des élèves empêchés de suivre leur scolarité en présentiel, notamment les enfants du voyage, n'y ont pas accès, sinon sur leur téléphone. La direction avait alors fait marche arrière (sur le malaise des personnels, lire ToutEduc ici ou taper sur le moteur de recherche CNED malaise)
FNEC. Pour la FNEC, "il est clair que la réforme du collège, et les programmes scolaires qui en découlent, préparent une dégradation significative des conditions de travail" et une remise en cause de la liberté pédagogique des enseignants. La fédération FO de l'enseignement, qui a voté contre, a refusé "de s'inscrire dans une logique d’amendements ou de co-écriture du contenu des programmes" où "ce sont les compétences qui dominent", ce qui "implique une évaluation par compétences, une pédagogie par projet, une suppression du redoublement, une orientation laissée aux familles, une progression des programmes par cycle décidée localement…" Elle est de plus hostile à leur mise en place à tous les niveaux à la rentrée prochaine. Elle rappelle que les organisations hostiles à la réforme du collège manifesteront demain 10 octobre.
SUD. La fédération SUD Education, qui n'est plus représentée au CSE, considère que ces nouveaux programmes sont "trop denses, inapplicables et sans moyen", elle dénonce un "simulacre de consultations" et le fait qu'ils s'inscrivent dans ce que SUD estime être des "contre réformes" : "socle commun, réforme des rythmes scolaires et mise en place des PEDT, les programmes d’EMC et la réforme du collège". Elle estime toutefois qu'il était nécessaire "de revoir et abroger les programmes de 2008".
SNUIPP. Le SNUIPP s'est abstenu. Le syndicat FSU du premier degré estime que ces programmes sont "de qualité très inégale (...) les orientations en français et mathématiques vont dans le bon sens, ce qui est attendu en sciences, langues vivantes, arts et EPS est le plus souvent inadapté (...) la barque des programmes reste encore bien chargée." De plus, leur longueur amène le syndicat à se demander "comment les enseignants se les approprieront". Il demande "encore une fois un plan de formation continue de de grande ampleur pour la maternelle et l’élémentaire".