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Les nouveaux programmes rejetés par le CSE

Paru dans Scolaire le jeudi 08 octobre 2015.

Le Conseil superieur de l'éducation a rejeté, ce 8 octobre, le projet d'arrêtés sur les programmes par 21 voix contre (SNES, SNEP, SNALC, FO, CGT), 18 voix pour (UNSA, SGEN-CFDT, PEEP) et 12 abstentions (SNUIPP, FCPE). Interrogée par ToutEduc, Claire Krepper (SE-UNSA) évoque "deux journées de marathon" et souligne que "tout le monde y a mis du sien", mais le sentiment général est que le travail du CSP (conseil supérieur des programmes) est "un peu inabouti". D'une part la tâche était "colossale", d'autre part le texte est rentré dans un niveau de détail très variable, et beaucoup de points sont renvoyés aux futurs documents d'accompagnement. Le CSP avait d'ailleurs prévenu qu'il n'avait pas les moyens de faire un travail de "didactisation". De même, les débats ont laissé "un goût un peu amer" à Valérie Sipahimalani (SNES-FSU): "il nous a manqué quelques semaines pour aboutir à des textes qui nous conviennent", "on est restés sur notre faim", "depuis le mois de juillet, nous n'avons pas d'interlocuteurs spécialistes des disciplines" et les discussions au CSE ont été très inégales selon les compétences en présence. En histoire-géographie, Michel Lusssault a pu répondre aux interrogations, tout comme Florence Robine en physique-chimie. "Mais en maths ou en informatique, nous n'avions personne qui comprenne ce que nous voulions", ajoute la représentante du SNES.

Le syndicat FSU de l'enseignement secondaire avait une autre raison de voter contre, son amendement pour une mise en oeuvre étalée sur plusieurs années a été repoussé (31 voix contre 26). Pour Valérie Sipahimalani, c'est "une absurdité", "on refuse aux enseignants la possibilité de faire un travail de qualité".

En histoire, le CSE a constaté que le programme était, selon Claire Krepper, à nouveau trop franco-centré et "très lourd", et, selon Valérie Sipahimalani, très difficiles à alléger. En sciences de la vie et de la Terre, les débats ont porté sur les repères de progressivité, que la DGESCO a consenti à retirer. Sur la technologie, de très nombreux amendements ont été déposés, mais les affrontements ont été finalement assez limités, estime Valérie Sipahimalani. En EPS, explique Claire Krepper, le SNEP "avait renoncé à mener la bataille", et, en l'absence d'amendements, il n'y a pas eu de débats. En grammaire, Jean-Rémi Girard (SNALC), lui-même professeur de français, a discuté la terminologie. En EMI (éducation aux médias et à l'information), le SNES a le sentiment que le programme a été réduit à des compétences sans connaissances.

Valérie Marty (PEEP) a voté pour le projet, mais "on s'est beaucoup interrogés", reconnaît-elle. En négatif, des programmes qui "ne sont pas encore assez allégés", mais qui permettent de "bien voir le lien entre programmes et socle", qui sont cohérents "du CP à la 3ème", et qui sont "moins prescriptifs", laissant plus d'autonomie aux enseignants. En mathématiques et français, "le travail qui a été fait sur les fondamentaux est de qualité", la PEEP aurait préféré que l'informatique fasse l'objet d'un enseignement à part, mais se satisfait de voir le code introduit dans le programme de mathématiques. "En histoire, avec la réécriture, on est bien dans une progression chronologique, mais le programme est peut-être trop lourd."

La question de savoir si la ministre passerait outre à l'avis consultatif du CSE n'a pas été posée, mais la réponse semble acquise pour les acteurs que ToutEduc a interrogés.

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