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"Parce qu'ils sont catholiques, nos établissements sont ouverts à tous" (P. Balmand)

Paru dans Scolaire le jeudi 08 octobre 2015.

L'enseignement catholique a gagné quelque 20 800 élèves (+1 %) en cette rentrée 2015 et ses effectifs ont notamment crû de plus de 2 % dans les académies de Martinique, Grenoble, Dijon, Besançon et Limoges. Mais ce n'est pas l'essentiel pour Pascal Balmand, le secrétaire général de l'enseignement catholique : "l'important ne consiste pas à faire nombre, mais à faire sens" et il lance à "tous les acteurs de l'enseignement catholique" une invitation à "réenchanter l'école". Un "conseil de lancement du Réenchantement" portera la réflexion "pour proposer des horizons à la fois réalistes et mobilisateurs, unifiés autour d'une vision d'ensemble" avant la mise en place chaque 1er vendredi de décembre, de "rendez-vous de la fraternité", un mot qui revient à plusieurs reprises dans les propos du SGEC. Il devrait en dire plus dans quelques semaines, mais les documents distribués à la presse ce 8 octobre, tout comme les réponses données aux journalistes, donnent à voir en creux une certaine inquiétude face à une société morcelée, mais aussi face des établissements et des communautés éducatives dont les spécificités l'emporteraient sur le "projet commun". Pascal Balmand a d'ailleurs été interrogé à plusieurs reprises sur ces parents d'élèves d'un établissement de Lyon qui veulent quitter l'APEL nationale, soupçonnée de soutenir la réforme du collège... Le SGEC et l'APEL viennent pourtant de réaliser conjointement "une charte éducative de confiance" sur la collaboration "de l'équipe éducative, des familles et des élèves" dont "le plein épanouissement" suppose "des attitudes communes".

Lui-même est d'ailleurs "frappé par la virulence qu'ont pu revêtir certaines prises de position", il se défend d'apporter son soutien "à qui que ce soit", mais il considère que les réformes en cours "comportent globalement des éléments dignes d'attention et d'intérêt". Elles s'inscrivent, fait-il remarquer, "dans le droit fil" de la loi Fillon de 2005 et de la loi Peillon de 2013, même si il faut entendre "le désarroi" des parents et des professeurs face à leur empilement et aux "injonctions de toutes sortes", venues "d'en haut".

Un panorama des réformes en cours

La réforme des rythmes est mise en oeuvre dans "20 à 25 %" des écoles, mais d'autres (30 %) "ont développé des organisations 'hors réforme' (qui) traduisent leur volonté de rythmes différents". La réforme du collège, "en dépit de ses limites", comporte des "aspects positifs", accroissement du temps consacré à l'accompagnement personnalisé, "construction d'un espace partiel d'autonomie" pour les établissements et "accent mis sur l'interdisciplinarité". Pascal Balmand rappelle que l'enseignement catholique avait mis en lumière "toute une série d'innovations et d'expériences intéressantes" dans "un souffle nouveau pour le collège", publié l'année dernière.

En ce qui concerne les nouveaux programmes, "ils présentent l'intérêt d'attacher plus de prix à ce que les élèves se seront approprié qu'à la manière dont les professeurs (les) auront bouclé(s) coûte que coûte". Il attire toutefois l'attention sur "deux points de vigilance", le programme d'Histoire, susceptible d'être traité "sous un angle finaliste", et le programme de SVT, qui peut "prêter à une lecture exclusivement hygiéniste", disant aux élèves "voilà ce qu'il faut faire". Il pose aussi la question de la nature de l'Homme. Est-il un animal parmi d'autres ? "Les savoirs sont des leviers de culture", ils permettent de construire "une vision du monde" mais "ne doivent pas l'imposer"... Sur l'évaluation, la réforme "vise mieux distinguer évaluation formative et sommative, c'est cela qui (lui) semble important", d'autant que "les procédures sont simplifiées (...) dans le cadre d'un système qui accroît la place de l'évaluation par compétences sans pour autant faire disparaître les notes".

"Ouverts à tous"

A propos de la promotion "des valeurs de la République", Pascal Balmand réaffirme que les établissements catholiques "s'inscrivent délibérément dans une logique de contribution au service éducatif de la Nation", même si leur projet est "spécifique". C'est ainsi que "la charte de la laïcité" ne vaut que pour l'enseignement public, mais que les établissements sont invités à ajouter "un court texte" à leur "projet éducatif", affirmant qu'ils sont "ouvert(s) à tous", et que, même si leurs propositions se fondent "sur la vision chrétienne de la personne humaine", "la liberté de conscience et la liberté de religion, défendues par l'Eglise catholique, sont aussi garanties par le principe de laïcité". Interrogé sur les réactions des élèves des établissements catholiques après les évènements de janvier, Pascal Balmand insiste, "ce sont les mêmes élèves" que dans l'enseignement public : "parce qu'ils sont catholiques, les établissements sont ouverts à tous !" Le SGEC lance d'ailleurs pour la rentrée 2016 un programme de PAAP (politique d'association à l'accueil prioritaire" pour la scolarisation des élèves qui en relèvent: "nous proposerons une liste (des) établissements (concernés) au ministère, de sorte qu'ils bénéficient de moyens d'enseignement supplémentaires et fléchés", d'autant que les moyens prévus au budget 2016 "ne nous permettront que difficilement d'absorber les effets de notre progression de 2015".

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