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Les enseignants prônent les pédagogies actives, mais y ont peu recours (étude OCDE)

Paru dans Scolaire le mardi 06 octobre 2015.

"La plupart des enseignants adhèrent à une vision constructiviste de la pédagogie : ils perçoivent l’apprentissage comme un processus actif visant à favoriser une réflexion critique et autonome", souligne l'OCDE dans une note basée sur l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (Talis), datée de septembre. Portant sur le premier cycle du secondaire, cette étude a été menée dans 200 établissements de plus de 30 pays.

Résultat : dans leur écrasante majorité, les professeurs estiment que leur rôle consiste à aider les élèves à effectuer leurs propres recherches (94%) et à les laisser réfléchir eux-mêmes à des solutions pour résoudre des problèmes pratiques, avant de leur montrer la marche à suivre (93%).

Pourtant, en contradiction avec ces convictions, ces mêmes enseignants déclarent avoir plus souvent recours à des pratiques pédagogiques passives. Par exemple, ils présenteront un résumé de ce qui vient d’être vu, plutôt que demander aux élèves un travail en petits groupes. Autre illustration : près des trois quarts (73%) déclarent corriger souvent les cahiers d’exercices ou les devoirs des élèves, alors qu’ils ne sont que 28 % à les faire travailler fréquemment à des projets leur prenant au moins une semaine.

Pédagogies actives : manque de temps et de préparation des enseignants

Comment expliquer ce paradoxe ? Selon l'OCDE, les pratiques actives peuvent s'avérer plus contraignantes pour les enseignants que les méthodes traditionnelles, du fait notamment des obligations liées aux programmes scolaires et aux horaires. Le manque de temps et de préparation peut détourner les enseignants des pédagogies actives.

Autre constat, les enseignants "indiquant avoir des classes présentant un fort pourcentage d’élèves ayant des problèmes de comportement ou des besoins spécifiques d’éducation tendent à faire un usage moins fréquent de ces pratiques". Autrement dit, soit les enseignants considèrent que les classes difficiles ne se prêtent pas aux méthodes actives, soit ces classes représentent une charge trop lourde pour recourir à ce type de pratiques, analyse l'OCDE.

À l'inverse, quels sont les facteurs favorisant ces pédagogies ? "Un climat positif et des effectifs plus importants de bons élèves en classe", constate l'organisation. Pour autant, un recours exclusif aux méthodes actives n'est, selon elle, pas souhaitable. L'OCDE préconise plutôt une combinaison entre pratiques actives et traditionnelles "pour trouver un juste équilibre entre d'un côté, les contraintes du programme scolaire et de temps et, de l'autre, les convictions des enseignants et la nécessité d'encourager une approche active de l'apprentissage".

L'étude est consultable ici 

Diane Galbaud

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