Evaluation : "valoriser la complexité de l'élève" (N. Vallaud-Belkacem)
Paru dans Scolaire le mercredi 30 septembre 2015.
Najat Vallaud-Belkacem a présenté, ce 30 septembre, le nouveau brevet et le livret scolaire qui, à quelques détails près, correspondent au projet révélé dimanche par ToutEduc (ici). La ministre de l'Education nationale le précise d'ailleurs, c'est le fruit d'un travail de 14 mois qui trouvera son aboutissement le 15 octobre lors de sa présentation devant le CSE (Conseil supérieur de l'éducation) et les projets de textes sont encore susceptibles de connaître des amendements "à la marge". Interrogé par ToutEduc, l'entourage de la ministre reconnaît que l'ensemble n'est pas révolutionnaire, et qu'il correspond à ce qui était acceptable par la plupart parties. La ministre insiste, "nous n'avons rien modifié" pour la notation, les équipes continueront d'évaluer les élèves avec ou sans notes. Le modèle de bulletin trimestriel est sans notes pour le premier degré, avec pour le second, car il correspond à ce qui se fait majoritairement, mais les établissements pourront l'adapter, de même qu'ils pourront en modifier la fréquence. Le livret en revanche met fin aux compensations entre notes et il ne propose pas de moyenne des différentes matières. Ce n'est pas vrai pour le brevet qu'obtiendront les élèves qui totaliseront 350 points sur 700, dont 400 obtenus par contrôle continu (correspondant à l'évaluation des 8 "champs d'apprentissage" du socle commun) et 300 via le "contrôle final".
La ministre tenait à "réaffirmer l'importance" du brevet. Le diplôme sera d'ailleurs solennellement remis aux lauréats le premier mercredi de l'année scolaire suivante : les élèves reviendront au collège pour une "cérémonie républicaine" réunissant les parents, les élus, les enseignants, et les nouveaux élèves. Au-delà, il lui semble nécessaire que la scolarité obligatoire soit sanctionnée par un examen, avec des épreuves "anonymes et nationales", et que les élèves en aient fait l'expérience.
Le travail en équipe, ça s'apprend
Pour elle, cette réforme constitue "la dernière pierre de l'édifice de la refondation"; comme celles qui l'ont précédée, elle amène les enseignants à travailler en équipe, "et ça s'apprend". En ce qui concerne les enseignants du second degré, la formation correspondante sera incluse dans les trois jours de formation prévus avec la réforme du collège. L'entourage de la ministre nous précise que les formations destinées aux volontaires, hors temps scolaires et donnant lieu à une rémunération d'environ 50 € par jour, sont plutôt destinées aux membres du conseil pédagogique ou du conseil d'administration, impliqués dans la préparation de la rentrée 2016, tandis les formations in situ, de janvier à juin, seront organisées sur le temps scolaire, mais sans banalisation, et en supprimant le moins possible d'heures de cours.
Les modifications par rapport aux textes dont nous avons présenté l'essentiel dimanche, concernent essentiellement le brevet qui sera passé durant la dernière semaine de juin sur trois journées, avec 8 heures d'épreuves écrites (3 h en français, avec une dictée, 2h en histoire-géographie-enseignement moral et civique, 2h en mathématiques, 1 h en sciences expérimentales ou technologies, avec un exercice de programmation informatique) et 15 minutes d'oral, l'élève choisissant le travail qu'il veut présenter, une réalisation dans le cadre d'un EPI ou d'un parcours (éducation artistique et culturelle, citoyen, avenir).
Une "nouveauté essentielle"
Pour Najat Vallaud-Belkacem, l'évaluation de la maîtrise de l'oral représente une "nouveauté essentielle", elle porte sur "la capacité à s'exprimer, à argumenter, à se présenter", puisqu'il devra exposer ce qu'il a fait et répondre aux questions d'un jury. Au total, les nouvelles formes de l'évaluation doivent permettre de valoriser l'élève dans toute sa complexité.
Le dossier complet sur le site du ministère ici